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vendredi 3 décembre 2010

Week Thirteen Mailbag

















Laurent Wrote :
1/ Je t'avais indiqué un lien au sujet d'un entretien d'Ozzy Newsome. En résumé, Roger Goddell est en train de transformer la NFL en une sorte de Ligue 1 (hé hé ! c'est mon résumé des propos d'Ozzy) où il n'y a plus d'équipes dominantes, où chaque équipe part avec le même nombre de chances - sous-entendu, la NFL selon le rêve de Goddell abandonne le défi sportif au profit d'un suspense (tout le monde peut gagner - il n'y a pas de favori) et d'un sens du spectacle épuré de tout action bien appuyé - la chasse aux big hits. 
Quel est ton sentiment sur la politique de Goddell ? Il me semble avoir lu deux, trois choses sur le gars qui l'avait précédé qui n'avait pas l'air mieux... Comment le mandat de Goddell est-il décidé ? Comment est-il élu ? Combien il lui reste de temps à tirer ? 


Il me semble que le mandat de Commissioner de la NFL n'est pas limité dans le temps. Donc, il lui reste jusqu'à ce qu'il décide de se retirer ou que la majorité des propriétaires décident de le virer. Le Commish est élu par les propriétaires à l'occasion d'une réunion. Il faut une large majorité (deux tiers il me semble) pour élire le commish.

Goodell a été élu en 2006, en remplacement du démissionnaire Paul Tagliabue, qui demeure grandement respecté pour ses actions, notamment la solidification financière des accords de télévision, l'augmentation globale des revenus, le début d'une vraie politique de lutte contre le dopage et la paix sociale entretenue entre les proprios et les joueurs. On peut lui reprocher quelques trucs, comme le choix de donner des franchises à Charlotte et Jacksonville qui ont eu du mal à remplir leurs stades (c'était encore le cas des Jags l'an passé, d'ailleurs), l'échec de la NFL Europe. Certains lui reprochaient aussi de manipuler le président du syndicat des joueurs, Gene Upshaw, ce qui justement permettait la paix sociale, par exemple.

Goodell, quant à lui, a lancé la politique de comportement personnel des joueurs. La Personal Conduct Policy, qui fait que des joueurs arrêtés en état d'ivresse, poursuivis dans des affaires de moeurs ou familiales par exemple, peuvent se retrouver suspendus un certain temps, à la discrétion du commish (Pacman Jones, Vick, Big Ben, etc...). Compte tenu du fait que la NFL est la Ligue la plus populaire aux USA, il est important que les joueurs respectent une certaine étiquette pour s'assurer que l'intérêt des fans, les ratings télé, etc, ne déclinent pas, tuant la vache à lait. L'image est importante. Le désintérêt pour le basket pro, assez sensible quoiqu'en diront les fans européens pas forcément conscients du fait (du désintérêt, ni de ce qui l'a provoqué), tient en partie au fait que les équipes de basket ressemblent de plus en plus à des gangs (oui, je sais, le mot est fort) et à la perception de bandes de petites frappes qui ont envahi les parquets...

Pour ce qui est de l'aseptisation que tu dénonces, je ne suis pas complètement d'accord avec toi sur le sujet. Les big hits demeurent autorisés, tant qu'ils sont appliqués dans la zone de plaquage du corps autorisée. Les coups de casque volontaires sont pénalisés et génèrent des amendes. Est-ce que ça veut dire que le jeu s'aseptise ? Non. Cela veut simplement dire que la santé des joueurs à long terme est une vraie préoccupation de la Ligue. On entend de plus en plus parler d'anciens joueurs qui ont eu à subir des commotions sur le terrain et qui se retrouvent avec des maladies neurologiques. Conséquences de ces commotions ? Je ne suis pas assez calé en médecine pour l'affirmer, mais il me semble avoir lu que des études scientifiques tendaient à faire le lien entre les deux.

Donc, selon moi, pas de chasse aux vrais big hits 'clean'. Ce n'est pas les jeux du cirque, bordel, et si on attend qu'un joueur claque sur le terrain pour agir, ça laissera un impact catastrophique pour la Ligue, et pour le football en général.

Pour en revenir à la première partie de ta question, la fameuse 'parité' (deux matchs du calendrier basés sur les performances de la saison précédente, système de free agency, draft, partage des revenus entre les franchises avec compensation des gros marchés vers les petits sur un certain nombre de ressources, salary cap et salary floor) ne date pas de l'ère Goodell. Et la situation particulière que nous avons connu lors de cette intersaison, avec une limitation des mouvements de joueurs était simplement liée aux règles prévues lors de la négociation du CBA qui se termine fin février.

Pourquoi être contre la parité ? Qui pourrait être contre à part les équipes des grands marchés ? Sans le système de parité, on ne se trouve pas dans un cadre où tout le monde peut gagner. On se retrouverait tous les ans ou presque avec strictement les mêmes équipes en playoffs, comme au baseball, par exemple, qui n'a un système de péréquation des revenus que très limité par rapport à ce qu'il est dans le football. Au baseball, tu retrouves les Yankees ou les Red Sox tous les ans en playoffs. Et il n'y a pas 20 équipes sur les 30 de la MLB qui peuvent prétendre aux playoffs à chaque début de saison. Après, si tu souhaites voir les Cowboys, Redskins, Giants, Jets, Bears, Patriots, et la future franchise de Los Angeles se disputer le titre année après année, en effet, tu peux dire que la parité n'est pas bonne pour la NFL. Sans ce système, aujourd'hui, tu n'aurais plus de Packers, de Jaguars, de Seahawks ou de Ravens en playoffs plus ou moins régulièrement, ou même en position de disputer une place en playoffs régulièrement. Tous les gros marchés avaleraient la majeure partie des revenus, et pour prendre l'exemple des Ravens, Wahsington fagocyterait le Maryland...

Et puis, tu ne penses pas que quand tout le monde part sur un même pied d'égalité (ce qui n'est que partiellement vrai), la prime est donnée à l'intelligence dans le recrutement ? Et là, des hommes comme Ozzie Newsome ou Bill Polian ou Scott Pioli sont récompensés de leur expertise...

Goodell est un bon politique, qui n'a pas une mauvaise image, et s'il parvient à faire s'accorder les proprios et les joueurs, il aura réussi dans sa mission.



2/ Me vient à l'esprit qu'il y avait pendant un temps des projets de ligues rivales à la NFL. Peux-tu en dire plus sur le sujet ? 


Il y a eu la Canadian Football League, mais Tagliabue que j'évoquais précédemment a fortement limité la concurrence entre la NFL et la CFL. La CFL n'est plus une concurrente de la NFL aujourd'hui.

Vince McMahon a essayé de lancer une Ligue rivale, qui se jouait à l'été il me semble, la XFL. Oui, Vince McMahon, le catcheur, le patron de la WWE. Cheerleaders court vêtues, niveau de jeu pathétique, ça n'a pas duré.

En ce moment, il y a la UFL. United Football League, qui vient de couronner son champion, les Las Vegas Locos, pour sa seconde année d'exercice (Vegas avait déjà gagné l'an passé). La UFL dessert des villes (on dit des marchés, aux USA...) qui sont assez loin des villes NFL. Elle compte 6 équipes (Las Vegas Locos, Hartford Colonials, Florida Tuskers, Omaha Nighthawks, Sacramento Mountain Lions et Virginia Destroyers). Beaucoup d'anciens joueurs NFL qui ont été virés par les franchises, des anciens coachs aussi (dont Denny 'They are who we thought they were' Green). Tout ça joue dans des petits stades, est diffusé sur le câble, et n'a pas une grande envergure... Leurs cheerleaders sont globalement moches, aussi, tiens.

S'il n'y avait dans le groupe d'investisseurs qui pilote cette ligue le proprio des Dallas Mavericks de NBA Mark Cuban, qui est un 'indépendantiste' bien décidé à combattre la NFL, l'UFL pourrait évoluer pour devenir une sorte de Ligue de développement (comme la Triple A en baseball).

La UFL continue de tenter de grandir un peu. Elle démarrera sa saison un peu plus tôt l'an prochain. Bref, pas de grande crainte à avoir : l'argent demeure à la NFL.

Je ne sais pas si un éventuel lockout pourrait permettre à l'UFL de gagner un peu de parts de marché, cela dit...




3/ c'est moi ou j'ai l'impression qu'il y a énormément de fautes d'arbitrage cette saison ? (gene steratore, si tu nous écoutes). Si oui, à quoi est-ce dû ? Il n'y a pourtant pas eu de nouvelles règles de jeu qui pourraient créer autant de troubles chez les arbitres.... 


J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer la chose dans un mailbag il n'y a pas très longtemps et ma position n'a pas changé.

Je dois juste la moduler un peu, parce qu'en effet, on en voit tous les dimanches, et on a parfois l'impression que c'est plus que jamais. Tu as bien détaillé les erreurs du dernier match des Ravens, par exemple, et quand on lit ta contribution, on se dit qu'il y en a des paquets. C'est possible. La position nouvelle de l'umpire qui se trouve au coeur de l'action de façon différente d'avant permet de voir certaines actions sous un autre angle, et peut-être que certaines fautes sont vues ou non vues en fonction de ce positionnement. A part ça, je ne change pas de point de vue.



4/ Le grand retour des pains dans la gueule... Accidents isolés ? ou est-ce que cela peut révèler quelque chose de plus pernicieux ? genre infirmerie pleine, organisme fatigué, les mecs sont à bout et craquent plus facilement... 
On peut se demander également (si le CBA passe) comment les joueurs vont pouvoir gérer 18 matchs dans ces conditions... Anticipons un peu... assistera-t-on à des Thigpen qui lance à des Marlon Moore (ah merde, je suis con - c'est déjà le cas) - je veux dire des matchs où les mecs au fond de la depth chart seront à la fête à cause d'une infirmerie pleine ? des pêtages de plomb car les exigences seront encore plus conséquentes ? Ou l'autre option serait de relever le cap salary, de relever le nombre de joueurs dans l'équipe, de permettre aux équipes d'embaucher plus de joueurs ? 


Le grand retour ? Seymour qui pète un peu un câble, et Finnegan-Johnson qui se cherchaient depuis un moment et qui finissent par en venir aux mains. Bof, pas de quoi fouetter un chat. Et j'ai un peu de mal à comprendre certains journalistes ou bloggers américains (dont Peter King) qui mettent en parallèle la relative 'clémence' selon leurs termes de la Ligue pour les mecs qui se bastonnent (25000 dollars d'amende) et les amendes lourdes infligées pour les coups de casque. Seymour qui met une grosse baffe sur le casque de BigBen ou Johnson et Finnegan qui se bagarrent à mains nues, ça ne remet pas en cause l'intégrité physique des joueurs comme peut le faire un hit vicieux au casque sur un joueur qui ne voit rien venir (Mohamed Massaquoi, par exemple). Sur la bagarre, Johnson met deux pains, OK... Bon. Ya rien, là...

La fatigue peut y contribuer, certainement, mais on a selon moi deux cas particuliers. Un Seymour très frustré, et deux joueurs qui se cherchent depuis l'an dernier (dont la tête de pioche de Finnegan qui se réclame du titre du 'joueur le plus vicieux de la Ligue').

Pour ce qui est des 18 matchs... Tant que ça se fait en supprimant deux matchs de présaison, l'impact serait selon moi assez limité. Alors, bien sur, les titulaires seraient exposés pendant deux matchs de plus sans doute, avec un risque de blessure forcément plus accru (matchs à enjeu, contacts plus virils, jeu 'à fond'...). Mais aujourd'hui, on voit quand même un paquet de joueurs qui se retrouvent sur l'IR dans les premières semaines, voire carrément lors des matchs de présaison... Et dans ce cadre-là, la politique destinée à limiter les risques de blessures à la tête va dans le bon sens.

Plutôt que de relever le salary cap, qui consiste simplement à attribuer une fraction fixe du revenu global à la masse salariale des joueurs, pourquoi ne pas commencer par autoriser les 53 joueurs qui composent un effectif à participer aux matchs, plutôt que d'avoir 7 joueurs inactifs et un QB numéro 3 qui ne peut entrer qu'au dernier quart. Et puis, les proprios veulent aujourd'hui réduire la part affectée aux salaire, donc on n'en prend pas le chemin...

Pourquoi pas modifier le fonctionnement de la PUP List ou de l'IR, ou les deux, pour avoir comme au baseball un système de "Disabled List" qui permet aux joueurs de se soigner pendant 15 ou 60 jours au cours desquels ils ne peuvent pas jouer avant de revenir comme actifs. Aujourd'hui, la PUP te prive des 6 ou 9 premières semaines de compétition, et l'IR te désactive pour toute la saison ou ce qu'il en reste. Ce système permettrait aux joueurs de revenir après s'être soignés, et les équipes pourraient les remplacer pendant leur indisponibilité, et compter sur un groupe de 53 joueurs en permanence. La possibilité d'utiliser les joueurs qui sont sur le practice squad aujourd'hui en les intégrant à l'équipe - de manière temporaire en cas de blessure - permettrait aussi d'augmenter le nombre de joueurs disponibles pour une équipe.

Alors, ma position est de dire que 18 matchs, pourquoi pas. Et de toute façon, quitte à risquer la blessure, autant que ce soit dans des matchs qui aient un intérêt sportif plutôt que pour des trucs qui n'ont aucun intérêt. Et tant pis si on a Marlon Moore qui marque un TD.



5/ Petit père Brett Favre, ça fait 2 matchs que je le suis cette saison et je vois toujours le même schéma : quoiqu'il arrive, passes le ballon à Adrian Peterson... Dès que Brett allonge le bras, c'est de l'overthrow assuré, genre le ballon qui a 3 bons mêtres d'avance sur son receveur. 
Manque de précision générale ou décrépitude totale ? 
Tu suis ce sport depuis bien plus longtemps que moi; je serais curieux de savoir comment qualifierais tu le jeu de Favre lorsqu'il était à GB. Notamment comparé à des Rivers, Brees etc...


Favre est annoncé blessé à quasiment toutes les parties du corps. Il a peut-être une vraie blessure à l'épaule qui limite la capacité de son bras à lancer loin et précisément. Sa ligne offensive défaillante qui ne lui donne que peu de temps pour lancer alors qu'il a forcément perdu de la vitesse avec l'âge ne fait rien pour arranger les choses. Et le fait que Favre ait, pendant toute la première partie de la saison, décidé de jouer comme bon lui semblait, 'fuck Chilly style', fait qu'un tas de ses lancers se trouvaient un peu à contretemps, ou mal placés par rapport à la position que le receveur cherchait à atteindre n'arrange rien. L'absence de son receveur 1, Sidney Rice, n'a pas arrangé l'affaire non plus. Favre est simplement fini. C'est mon opinion. Il fait la saison de trop. Ses problèmes extrasportifs ne lui permettent pas non plus, sans doute, de se concentrer pleinement sur son jeu (non, pas de Jenn Sterger Pic supplémentaire dans cette réponse...).

Favre, à son top, en 96-97, et globalement jusque 2002-2003, était un QB que je comparerai un peu à Roethlisberger. Bizarre, non ? Pas tant que ça. C'était un joueur suffisamment mobile pour se débarrasser du blitz ou de la pression de la ligne adverse, et qui n'hésitait pas à tenter le big play. Favre avait, et conserve, une mentalité qu'on appelle 'gunslinger' : une confiance absolue dans son bras, et il tentait sa chance sur de nombreux lancers, forçant parfois ses lancers. Il avait assez de précision et un peu de chance sans doute aussi pour réussir des passes impossibles ou presque, ça passait. Et quand ça foirait, il recommençait la même. Cutler est parfois un peu comme ça aussi. Rivers, avec son côté colérique parfois, a un peu de Favre en lui (non, pas de jeu de mots Jenn Sterger non plus). Quand tu as un mec qui dégage une vraie assurance, ça se communique autour de lui. Et l'attaque s'ajustait, avec des bons receveurs comme Freeman puis Driver, qui savaient où aller se placer pour avoir le ballon, quitte à ce que Favre risque l'interception. Favre était un gagneur. Pas forcément le plus précis des QB comme Brady ou Brees. Pas forcément celui qui analyse le mieux les défenses et fait s'ajuster son attaque comme Peyton Manning. Par moments, tu avais vraiment l'impression que Favre s'imposait au jeu. C'est difficile à décrire, mais on avait vraiment l'impression que le jeu se développait en fonction de ce que Favre décidait. Impressionnant, donc. C'est ce qui a fait sa légende. Et il vaudrait mieux que ce soit ça qu'on retienne de lui, plutôt que des photos de Little Brett, ou l'image du type qui a fait la saison de trop.




6/ Décrépitude de Favre, je disais donc, loin de son haut niveau. Papy Mason chez les Ravens qui se sent dépassé avec notamment la perte d'influence au profit de Boldin et qui règle son problème avec Flacco avec les mains...
Comme je le disais précédemment, tu es dans ce sport depuis pas mal de temps. Quelle est la tendance générale dans la NFL chez les "vieux" ? Refus de voir le temps s'envoler, d'accepter la baisse de leur capacité ? ou le vieux se bonifie-t-il comme un bon vin ?


Il n’y a pas de vérité absolue quant au déroulement d’une carrière en NFL. Tout dépend des différents profils psychologiques des joueurs, dans le fond. Certains parviennent à s’arrêter en pleine gloire (Elway qui sort du football à l’issue d’une victoire au Super Bowl), d’autres sur une humiliation (Dan Marino qui s’arrête alors que son dernier match aura été une branlée magistrale prise en playoffs à Jacksonville avec Miami, 62-3 je crois). Cependant, on peut toujours dégager quelques tendances lourdes :

Ton corps finit par dire stop à un moment: quand il y a douze ou quinze ans que tu joues au plus haut niveau d’un sport de contact exigeant physiquement, tu risques une accumulation de blessures, pas forcément hyper graves, mais qui limitent ta production, et te rendent beaucoup moins attractif en termes de coût/production. Un Marvin Harrison, par exemple, a commencé à accumuler les blessures en fin de carrière, pour finalement se voir mis dehors par les Colts, et il n’est jamais revenu.

Tu peux avoir tendance à faire l’année de trop : tu n’es simplement plus au niveau que tu avais dans ta carrière, précédemment, tu ne produis plus autant, et ça te bouffe mentalement de voir que tu déclines, ce qui fait que tu ne produis plus autant, etc, etc, spirale infernale, en quelque sorte. Cris Carter, tiens, qui a fait une carrière formidable à Minnesota, n’a rien à fait à Miami en fin de carrière…

Sinon, en fonction des différents postes auxquels tu évolues, ta carrière est plus ou moins longue et progresse différemment.

Juste trois exemples, comme ça : Un quarterback atteint sa plénitude vers les 30 ans. Un running back atteint en général le plafond de verre vers 30 ans. Et des punters ou kickers peuvent jouer plus ou moins longtemps après 40 ans.

Et même là, tu as des situations différentes. Une blessure au genou ou à l’épaule d’un QB peut ruiner sa carrière, ou limiter sensiblement sa production (voir Carson Palmer, par exemple). Un RB qui a des problèmes en début de carrière ou ne porte pas trop le ballon en début de carrière peut être performant après 30 ans (voir Ricky Williams la saison passée)… Et puis, tu as toujours des exceptions, des joueurs qui acceptent de remplir un rôle plus réduit comme Jerome Bettis qui a accepté de devenir strictement un goal-line back ou un back spécialisé sur les petits yardages à accomplir, pour rester dans l’équipe et aller gagner un Super Bowl par exemple.




7/ Certaines équipes habituées aux dernières places ces dernières années en ont profiter pour rajeunir leur effectif. Et les performances commencent à arriver. Je pense notamment à Cleveland ou à Tampa Bay qui amènent un véritable vent de fraicheur. C'est dynamique, c'est joué avec envie, c'est plaisant. Et il y a le reste... je pense évidemment à Detroit.... 
Sur le papier, Detroit, c'est séduisant : des jeunes avec un gros potentiel : Megatron, Suh, Delmas, Pettigrew, Stafford (même si je n'aime pas Jack Swagger)... et la mayo (la femme de Jerod) ne prend pas. 
Comment peut on l'expliquer ? On a vu pire question infirmerie. La vérité est ailleurs, non ?


Tout d’abord, notons que le football demeure l’un des sports collectifs dans lequel la cohésion globale est la plus importante. Tout le monde est interdépendant, on n’est pas au soccer où une attaque n’implique pas les 11 joueurs de l’équipe sur le terrain pendant toute la durée d’une offensive.

Alors, certes, Detroit a quelques joueurs qui sont des stars ou appelés à le devenir, Megatron et Suh en premier lieu, Pettigrew qui fait une saison intéressante après avoir connu quelques difficultés l’an passé. Mais autour… Bon…

Positivons : la ligne offensive fait un excellent boulot contre la passe, contribuant à soulager un peu la secondary qui n’est pas fortement dotée en termes de talent individuel. A part Delmas, on a deux corners de base qui peuvent parfois faire illusion, mais ne sont pas à l’abri d’exploser quand ils sont ciblés par une attaque (Smith contre les Patriots en seconde période).

Malgré cela, la défense demeure incapable de stopper le jeu de course de l’adversaire (4.65 ypa, 28° de la Ligue) et la ligne offensive n’arrive pas à ouvrir de bonnes lignes pour l’attaque au sol (29° de la Ligue, 3.7 ypa). Ajoute à cela l’absence d’un vrai coureur de haut niveau (Best, il est gentil, mais c’est un peu le Reggie Bush du pauvre : incapable au sol, vraie menace dans le jeu de passe), et Detroit ne peut ni protéger une avance au score en courant, ni résister à une équipe qui chercherait à préserver son avance. Alors, Detroit prend des points, trop de points.

Au niveau des linebackers, ce n’est pas génial non plus. Julian Peterson est vieillissant et est plus un OLB de couverture, et il partage la deuxième ligne défensive avec un certain Johnson, encore un (il est peut être là parce que c’est le neveu ou la petite sœur de Megatron, j’en sais rien) et il y a Levy entre les deux… Yikes…

Et surtout, et je sais que ça va te faire plaisir, Stafford leur manque. On n’a pas encore vu de quoi le joueur était capable. Il était bon à Georgia, dans le temps, par contre. Là… Il est tout le temps blessé. Hill est pas mal comme game manager, et il a eu l’occasion de le démontrer, mais il ne va pas te gagner un match tout seul.

En renforçant un peu les postes de gardes, en ajoutant au moins un bon LB contre la course, et en essayant d’upgrader la secondary, les Lions peuvent continuer à progresser dans les années qui viennent. Là, ils sont encore loin d’y être arrivés.




Bellicheat a écrit :
  • C'est quoi le problème aux Bengals ? Ils sont passé des playoffs à une des pires équipes de la Ligue. Pourtant la draft n'a pas été si mauvaise que ça (Gresham, Shipley, Dunlap semble se montrer depuis 2-3 matchs) et la off-season n'a pas entraîné de grosses pertes, voire même le contraire avec l'arrivée d'Owens, en théorie... Palmer n'a pas l'air de bien gérer toutes ses armes, et Benson est moins bon que l'an passé en plus. Serait-ce possible que le message de Marvin Lewis ne passe plus ?
Le fait que Marvin Lewis soit arrivé en bout de course peut y contribuer, bien sur. Si son message ne passe plus notamment au niveau des ‘leaders’ qui sont là depuis un bout de temps (Palmer et Mucho Stinko en particulier), ça ne doit pas contribuer à pousser les leaders à aller dans son sens, et à tenter de motiver leurs joueurs dans ce sens.

La défense, qui fonctionnait pas mal la saison passée, n'est plus au niveau en ce moment, du fait de blessures, et de la régression de certains joueurs, notamment au milieu de la ligne, où, certes, l'absence de Tank Johnson ne fait rien pour arranger les choses. Il me semble qu'il leur a manqué un DE, aussi, pendant un moment... En tout cas, la défense ne performe pas.

Je ne suis pas les Bengals de trop près, mais Palmer, c'était déjà un peu le cas l'an passé, ne semble pas remis de la blessure qui l'avait tenu éloigné des terrains il y a deux ans.

Ensuite, quand tu as Batman et Robin à servir, en plus de Benson qui réclame aussi des ballons à la course, répartir les passes et les courses entre ces gentlemen n'est pas une tâche aisée pour un OC, non plus.

La ligne offensive n'a pas l'air d'ouvrir beaucoup de brèches non plus, moins que l'an passé, pour un Benson qui n'est déjà pas à la base un coureur d'espace.

Et puis, le calendrier est plus compliqué que l'an passé, aussi... Ils n'ont pas il me semble affronté d'équipes au record négatif à part les Bills et les Browns, qui sont plus solides que ce que leur record indique...

Et il doit y avoir un problème 'mental', pour les voir disparaître après avoir pris une belle avance au score ou se mettre à jouer lorsqu'ils sont largement menés, quelque chose ne tourne pas rond. Quoi ? Certes, on a pu voir OchoCinco ou Owens nous la jouer 'je ne fais pas d'effort pour attraper la balle'... Peut-être que ça cache une sale ambiance, ou que cela illustre la difficulté à servir des joueurs 'high profile' suffisamment harmonieusement pour qu'ils restent dans le match.



La blur offense d'Oregon est-elle adaptable à la NFL (à Phillie peut-être ?) ou bien les défenses seront bien trop rapides à ce niveau-là ?

Je ne dis pas qu’on n’y viendra jamais (après tout, au début des années 2000, on disait bien qu’on ne verrait jamais la spread en pros… Ahem…), et peut-être qu’une adaptation sera tentée, je ne sais pas, mais il me semble que cela sera difficile. Pourquoi ?

D’abord, il faut des joueurs très endurants, qui sont en mesure de remettre le ballon en jeu environ toutes les 15 secondes, en plus de l’exécution du play. Ensuite, il faut des joueurs qui savent jouer la spread option (QB mobile, RB rapide avec des cuts impressionnants, OL dynamique et mobile). En pros, tu n’as pas cette vitesse individuelle dans des équipes qui n’utilisent pas ce genre de personnel rapide, qui ne serait pas utile si tout le gameplan n’est pas basé sur la ‘blur’... Même quand Indianapolis joue en no-huddle, il te reste entre 10 et 15 secondes sur la play-clock au moment du snap en général.

Et puis, il faut un grand nombre de joueurs endurants en… défense ! Je crois bien qu’Oregon tourne avec 25 défenseurs au total sur un match, il me semble avoir lu ça. En universitaires, tu n’as pas les mêmes limitations de roster qu’en pros, bien sur. Mais vu que l’attaque n’est que peu de temps sur le terrain, la défense y est beaucoup. . Et les défenses jouent plus vite en tant que groupe qu’en universitaires.

La ‘blur’ marche bien avec une quinzaine de plays de base, environ (je n’ai vu les Ducks sur des matchs complets que deux fois), qui ont l’air d’avoir des variations, et bien entendu l’option, la zone read. Ce n’est peut-être pas suffisant en pros.

Et puis, en pros, les défenses sont quand même plus costaudes qu’en universitaires. Forcément, puisque c’est une sélection de joueurs qui ne sont pas limités par un nombre d’années de service. Donc tu as nécessairement des ensembles plus complets en défense, en face.

Par contre, si aucune défense universitaire ne trouve comment s’opposer au ‘blur’ (je veux dire, sans faire semblant d’avoir un joueur blessé), les pros se pencheront dessus. De là à l’adapter complètement, c’est une autre histoire.



Jerzy a écrit :
C'est un fait, les Packers n'ont pas de jeu de course. Aussi la seule raison d'envoyer autant de plays au sol est la présence de nombreux schémas de jeu avec des play action pour l'attaque aérienne. En gros Green Bay accepte de très faibles gains à la course uniquement pour garder un peu d'imprévisibilité dans leur jeu de passe. Est-ce la bonne solution ? Est-ce qu'à un moment et puisqu'ils ont quand même un très bon QB, ils ne peuvent pas juste se dire "fuck the run" et laisser les matches dans les mains de Rodgers ?


Si tu n'essaies pas même un tout petit peu de faire jouer ton équipe à la course, les défenseurs peuvent se concentrer sur la passe. Des joueurs peuvent être dédiés au pass rush, d'autres assignés à doubler ou tripler ton receveur numéro 1... Greg Jennings est un sacré receveur, mais dans une double couverture, ou même une triple, il serait salement limité.

Alors, bien sur, les coureurs des Packers ont des stats de moyenne de yards par course dignes des pires saisons d'Eddie George (en dessous de 3.8), et ils ne sont pas vraiment une menace pour les défenses adverses. Après tout, ce ne sont que des backups. Green Bay manque cruellement d'un numéro 1. Ryan Grant, leur titulaire, est out pour la saison.

D'un autre côté, les Packers ne peuvent pas abandonner la course complètement. Ça mange du temps, de courir. Et quand tu joues devant au score, tu as besoin d'en manger, du temps. Donc, ne serait-ce que pour voir ce que peut donner tel ou tel play, ils se doivent de continuer à essayer. Et puis, comment veux-tu vendre la play-action si tu n'essaies pas quelques plays de course.

Et puis, aussi, décembre dans le Wisconsin, le terrain gèle, ou devient boueux à force d'être labouré sur les actions successives. Et, comme je l'ai évoqué la semaine dernière, pour des raisons de protection du ballon et de la possession, tu dois avoir une partie du gameplan qui consiste à courir avec la balle.

Ce sont les évènements qui dictent l'adaptation du gameplan en cours de match. Quand les Packers doivent recoller, c'est du 100% Rodgers. Même quand tu as une attaque basée sur l'aérien, tu conserves une base de courses.

La ligne offensive de Green Bay, notamment son extérieur, n'est pas très bonne contre la course. Clifton et Tauscher, quand ils sont revenus la saison passée ont solidifié la ligne contre le pass rush, sans forcément apporter beaucoup sur la course. Bulaga, joueur solide, pourrait solidifier l'ensemble, mais il occupe le poste de RT car Tauscher est blessé. Et l'intérieur de la ligne est trop faible pour ouvrir des brèches que peuvent prendre des coureurs qui ne sont pas exceptionnels.

Et puis, pour le jeu de passes, il faudrait apporter de nouvelles variations chaque semaine pour éviter que les défenses ne s'adaptent et ne reconnaissent le play quand il se met en place (c'est l'un des trucs qui tue Peyton cette saison, le côté trop prévisible des plays, le jeu de passe des Colts payant une protection moins bonne et des receveurs pas au top). L'absence de Jermichael Finley limite aussi les possibilités. Et il me semble que les Packers ont aussi mis en IR le remplaçant du TE... Green Bay manque de personnel pour prendre toutes les variations qui seraient nécessaires. Avec tous tes titulaires, c'est possible. Dès qu'il commence à t'en manquer... Jouer 'tout aérien', ça peut marcher sur un drive, voire deux, mais au bout d'un court temps, la défense se sera adaptée...

Mais bon, de toute façon, en conservant quelques tentatives de course, quoi qu'il arrive, c'est entre les mains de Rodgers que se trouvera le destin des Packers.

Les Chiefs ont deux bons coureurs en la personne de Jamaal Charles, très vif et qui mène la NFL à la moyenne de yard par porté, et Thomas Jones un coureur plus en puissance. La logique voudrait d'envoyer Charles sur les premières tentatives et Jones sur les 3rd&short. Contre Seattle, Kansas a fait l'inverse (probablement les autres matches aussi, je n'avais plus vu jouer les Chiefs depuis un moment). Jones a été peu performant et Charles s'est retrouvé à tenter au sol des 3rd&6+ (ce qu'il a fort bien fait). Est-ce que c'est bien géré selon toi ? Parce que là c'était Seattle en face mais dans l'hypothèse ou les Chiefs aillent en play-off je doute que ça soit si efficace. 


Je vais essayer de répondre clairement, je ne suis pas sur d’avoir saisi la substantifique moelle de la question.

Premièrement, un 3rd and 6, c’est tout sauf ‘short’. 2 , 3, 4, OK, c’est short. Au-delà, pour une troisième, ça a tendance à être ‘and long’.

Bien, cela étant dit, revenons-en à la façon d’utiliser le one-two punch sympa qui compose le backfield de KC. Pour moi, la bonne façon d’utiliser le truc, compte tenu du fait que les deux joueurs n’ont pas des physiques extraordinairement différents comme on peut en trouver parfois dans les combos de coureurs ([voir Bettis-Parker dans le temps, ou Johnson-LenWhale White à Tennessee il y a peu] Jones fait 3 cm de moins que Charles, pour 5 kilos en plus environ), il faut voir les qualités de chacun.

Jones est un back durable et moins explosif, un mec qui accumule les portés sur les dernières saisons, c’est le gars à faire jouer en 1. Pourquoi ? Vu qu’il a déjà du kilométrage et des tas de courses en carrière, il peut casser à tout moment. Donc, tu protèges Charles en le faisant courir comme seconde option. Le but d’un coureur starter dans un roulement à deux, c’est de fatiguer la défense en lui rentrant dedans. Jones tourne ainsi autour de 4 yards de moyenne par course en carrière. Cette saison, 4 yards tout juste, d’ailleurs.

Charles est plus explosif, plus à même de prendre le big play. Il tourne en carrière à 6.0 yards et à 6.3 cette saison. Cependant, il a un style de course plus en finesse et en évitement, et est un peu moins ‘solide’ que Jones.

En fait, Jones redresse le poil, et Charles le coupe. Rasoir Bic.

Plus sérieusement, si les défenses ont repéré une tendance de KC à ouvrir leurs drives en courant, ils vont employer des tactiques de défense de course. Ceci permet du play action pour Cassel-Bowe-Moeaki, et si ça court, Jones va rentrer dans le paquet, tenter de faire un cut, et avancer un peu le ballon. Tu te retrouves à 2nd and 6, tu rentres Charles, tu sors ton FB, tu envoies un receveur de plus… Et là, la défense, elle fait quoi ? Parce que ça peut venir de partout, sur le coup…

Selon moi, Charlie Weis et Todd Haley utilisent leur combo de coureurs de la meilleure façon possible, la plus efficace.



Matt Cassel monte en puissance et a en Bowe un receveur privilégié. Ajoutons à ça le gros jeu de course ... Bref, ça suffira contre San Diego qui retrouve le rythme malgré les blessures ?


Allons-y : j'annonce que les Chargers remporteront leurs cinq derniers matchs de la saison.

Donc, il se pourrait bien que ce ne soit pas suffisant. Les Chiefs ont battu les Chargers de 7 points au match aller. Si les Chargers l'emportent d'au moins huit points et que chacune des deux équipes remporte les 4 matchs restant en dehors de la confrontation directe, San Diego sera devant.

Cela amènerait les Chiefs à 11 victoires (on est dans la spéculation totale, là...), ce qui pourrait suffire à leur offrir une wild card pour les playoffs. Les playoffs NFL qualifient deux équipes en plus des 4 vainqueurs de division, pour chaque Conference. Normalement, les Jets et Patriots y seront, le vainqueur de l'AFC West aussi (les Chargers selon moi), le vainqueur de l'AFC South (Colts ou Jaguars, mais sans doute pas les deux, avec peut-être le champion de division à 9 ou 10 victoires), et il y aura lutte entre le deuxième de l'AFC North (Pittsburgh ou Baltimore, on en saura plus dimanche) et le deuxième de l'AFC West dans le cas où les Chiefs arriveraient à 11 victoires.

A 10 victoires, ça pourrait même suffire. Mais au moment où j'écris, je vois bien les Chiefs en gagner 4 de plus. Si San Diego fait un faux pas (mais je n'y crois pas), tout redeviendrait possible pour emporter la division. Mais je n'y crois pas.

A moins que les Chiefs ne tiennent le choc ou même l'emportent au Qualcomm Stadium...


Sur la 3eme interception de Manning, ok, y'a contact sur Reggie Wayne. Mais ce dernier il aurait pas mieux fait de rester debout plutôt que de se lancer dans une imitation (certes convaincante) de Mathieu Valbuena ?


On a eu droit à un "what was that" play de la part des Colts sur ce coup là. En direct, je me suis demandé si Wayne ne s'était pas emmêlé les pinceaux et s'était administré un croche pied tout seul. Sur les replays, ce n'est pas le cas, et la balle arrive là où Wayne était censé être. La balle est partie quand Wayne se laisse tomber comme un vulgaire Fiorèse, attendant le flag qui ne vient pas parce que, je suis d'accord avec les arbitres, il n'y a pas lieu d'appeler une pénalité.

Je n'ai pas compris et ne comprends toujours pas ce que Wayne essaie de faire. Il n'essaie même pas d'aller lutter pour le ballon, bien qu'il sache que c'est là que le ballon va arriver.

Brain fart, je n'ai pas d'autre explication que ça. Wayne a déconnecté le cerveau quelques instants...



Avec Olga on parlait de Vince Young (ouais, on a des discussions comme ça), tu peux nous faire un résumé de la carrière de ce garçon ?


Tssss… Tu parles de Vince Young avec Olga et tu m’invites même pas ? Je suis peiné. Zut, quoi, je viendrais avec ma caméra, on mettrait ça sur le blog, ça ferait grimper le trafic…

Bon, allez, Alain Decaux raconte : Vince Young.


Et la semaine prochaine dans « Alain Decaux raconte » :
La véritable histoire de Jenn Sterger
(mais sans photo de Little Verchain)


Le petit Vince Young est né un beau matin de Mai, en 1983, à Houston, au Texas, aux Etats-Unis d’Amérique, en Amérique, sur la Terre.

Doué pour le football, il devient une petite légende dans le Lone Star State et intègre l’Université du Texas, les Longhorns, énorme équipe universitaire à travers les âges s’il en est. Nous sommes en 2002. Encore un peu brut de décoffrage, Vince Young ne joue pas la première année, étant ce qu’on appelle un ‘redshirt’, ce qui lui offre une année supplémentaire d’éligibilité en sport universitaire.

Il commence à jouer au cours de la saison suivante, remplaçant le titulaire de l’époque, d’abord dans une rotation, puis de manière permanente. En 2004, pour sa troisième saison (donc la deuxième en tant que joueur actif), il est titulaire, remporte 11 victoires en 12 matchs, et les Longhorns battent Michigan au Rose Bowl pour terminer la saison.

La saison suivante, Vince Young est nommé All America (dans l’équipe-type de la saison, en français) et emmène ses Longhorns au titre de Champion BCS, en battant USC lors d’un match qui solidifie sa légende (il doit passer 300 yards et courir 200, un truc de malade), en inscrivant notamment à la course le TD qui donne la victoire aux Horns contre des Trojans qu’on présentait comme l’une des meilleures équipes universitaires de tous les temps. Texas a d’ailleurs retiré son numéro 10, et l’Etat du Texas a dans son calendrier une journée appelée ‘Vince Young Day’.

Je m’intéressais déjà un peu au foot universitaire à l’époque, mais sans voir ce match (j’en ai vu des résumés), je me suis dit qu’on avait là une sorte de Mike Vick en plus puissant. Bon coureur, passeur médiocre. Le foot universitaire demeure très différent du foot pro.

Avec cette performance qui hype sa candidature à la prochaine draft, il décide de s’y présenter en janvier 2006, alors qu’il lui restait une année d’éligibilité en universitaires. Il est sélectionné en troisième position du premier tour par les Titans de Tennessee, après Mario Williams (Houston) et Reggie Bush (New Orleans).


Les Titans pensent sans doute tenir là le successeur de Steve McNair, pas encore envoyé à Baltimore. Pourtant, Young lance le ballon un peu bizarrement, avec un lancer ‘de côté’…

Young est installé titulaire dès le début de la saison 2006. Les Titans remportent 8 matchs au total, en finissant par une série de victoires. Young est nommé Rookie Offensif de l’année, malgré un QB rating sous la Kordoza-line (66.7, contre une K-line à 70.0). Il bat le record des yards à la course pour un QB rookie, avec des Titans qui ont développé quelques plays en ‘option’ pour utiliser la mobilité de Young. Young est même nommé au ProBowl cette année là, en remplacement de Rivers, blessé. On aperçoit les signes de la fragilité de Young qui déclare qu’il envisage de mettre un terme à sa carrière dès la fin de sa saison rookie…

La saison suivante, Young est mis sur le banc un match par Fisher pour être retourné dormir chez lui en loucedé lors du camp d’entraînement. Il est quand même titulaire, mais se blesse rapidement (Madden Curse, car il figurait sur la couverture du jeu de 2007, qui s’appelait Madden 08…). Il revient de sa blessure, et les Titans font les playoffs, se qualifiant à l’arrachée, et perdent au tour des wildcards.

En 2008, il se blesse dès le premier match contre les Jaguars… Et disparaît un soir, sans son téléphone portable, lassé d’être sifflé par les fans après avoir lancé une interception, et sans doute ennuyé par sa blessure. La police le recherche (épisode rocambolesque, tout de même…), pour finalement le retrouver. Fugue ? Projets de suicide ? On n’en sait rien. Ses proches ont communiqué pour minimiser l’incident… On voit une nouvelle fois sa faiblesse de caractère…

En 2009, Fisher, qui sort avec les Titans d’une saison à 13-3 avec Kerry Collins en titulaire, décide de maintenir Collins titulaire. Les Titans perdent leurs 6 premiers matchs. Sous la pression de Bud Adams, le proprio, Fisher remet Young sur le terrain, et les Titans recommencent à gagner. Plus, selon moi, grâce à Chris Johnson qu’à Young… Pas de playoffs. Young va quand même au ProBowl…

Cette saison, Young est de nouveau le titulaire de début de saison, mais est plus ou moins blessé tout au long de la saison, avant de se retrouver sur l’IR à l’issue du match perdu contre Washington, pour une blessure au pouce. Pendant le match, bien moisi, Vince Young est hué comme toute l’équipe. Il disjoncte un peu en fin de match en balançant sa protection de corps dans le public. Alors que Fisher engueule ses joueurs après le match, Young marmonne dans sa barbe des mots grossiers apparemment destinés à son coach. Fisher le reprend, Young se tire du stade, avec Griffin qui lui court derrière en caleçon. Il s’excusera par texto, le pitre. Nouvelle démonstration de sa faiblesse psychologique.

Sans faire le Gérard Miller de comptoir, Young démontre qu’il ne supporte pas la pression. Peut-être une conséquence de sa carrière chez les jeunes et en universitaires, où il était une vedette absolue, à qui tout réussissait… Parce qu’il fonctionnait bien dans un certain système de jeu. Là, chez les pros, c’est autre chose, comme niveau. Et en tant que premier QB drafté, il a forcément de la pression…

Je n’ai jamais été fan de Young. Passeur beaucoup trop médiocre, attitude parfois surprenante de désinvolture, disjoncte sous la pression. Pas un ‘bust’ absolu, mais bien loin du niveau théorique d’un grand QB de NFL…

Young a débarqué dans la Ligue de manière un peu controversée… A la Scouting Combine de février, les joueurs sont mesurés, testés sur des courses, des test de force, etc… Et on administre le Wonderlic Test. C’est un test d’une dizaine de minutes, qui sert à mesurer « l’intelligence » lors d’un processus de recrutement, pas seulement dans le foot mais aussi dans le business, on doit répondre à des questions de vocabulaire, de logique, etc. Le score maxi est 50 points. Le bruit d’un score de 6 réalisé par Young lors de la Combine a fuité à l’époque… Polémique, bien sur. Il refait le test, score 16 points. Dan Marino avait scoré la même chose, ce n’est donc pas la mort…



J'ai parlé du play qui amène le TD victorieux des Giants. Y'a quelque chose qui justifie cette couverture de jeu long sur cette 3&10 côté Jax ? Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est une erreur mais je ne sais pas à qui l'attribuer. Del Rio ? Son coordinateur défensif ?


Bien, reprenons l'action. 3rd and ten. Jacksonville envoie ses trois LB au blitz, en plus de la pression mise par les 4 de la ligne. Manning voit venir la pression, et sert sont TE, Boss, dans une zone où il n'y a personne, entre les 7 défenseurs qui chargent, et le SS qui est venu en appui, mais n'est pas dans une zone proche. Clayton est sur son aile, le long de la ligne et occupe le corner numéro 21, Cox il me semble. Le SS, Greene, manque son tackle sur Boss, qui se précipite vers la ligne. Clayton, on ne le voit pas trop bien à l'image, doit bloquer au moins un peu le corner, juste pour le ralentir. Le FS est trop loin de l'action. Touchdown.

Le play appelé (blitz de trois joueurs en plus de la ligne défensive) est assez étrange. C'est le coordinateur défensif qui a du l'appeler, et Del Rio ne l'a pas déjugé.

Toutefois, on ne peut pas oublier un défaut d'exécution. La zone des dix yards est couverte. Sur le côté où part l'action, il y a de la couverture. Le FS doit s'occuper d'un des deux receveurs qui sont sur la droite de l'attaque. Deux blitzeurs viennent de ce côté là, dont la défense force Manning à aller chercher de l'autre côté. Et le tackle manqué permet à Boss d'avoir le champ libre.

On peut comprendre le choix d'envoyer du blitz, qui est bien contré par la ligne offensive des Giants qui avait quand même montré quelques faiblesses plus tôt, et dans les matchs précédents, laissant passer un peu de pression, sans qu'Eli soit sacké. La ligne de Jax n'a pas de vrai pass rusher ou edge rusher, et a donc besoin d'aide pour mettre de la pression. Si Greene fait le tackle, on a une autre histoire.

Pour ma part, j'aurai joué de façon plus conservatrice, limitant le rush, laissant un LB sur Boss, au moins en zone. Mais bon, devant sa télé, et après le match en regardant les vidéos, c'est plus facile que d'analyser en 20 secondes et de prendre une décision.


Terry Bradshaw a publié sa liste des meilleurs QB de moins de 30 ans (dans l'ordre : Rivers, Roethlisberger, Rodgers, Ryan, Bradford, Flacco, Sanchez, Freeman, Eli Manning, Shaub). T'en penses quoi ?


Que Terry manque terriblement de goût pour mettre ce monsieur Sanchez dans la liste. A part ça…

Rivers en 1 / Rodgers en 3… On peut toujours argumenter. Là, on entre dans le subjectif total. Préférer l’un à l’autre, ce n’est plus que de l’analyse de statistiques ou de l’impression donnée sur le terrain d’un joueur qui maîtrise son jeu. Rivers performant depuis plus longtemps que Rodgers (Rivers est un an plus vieux, a patienté deux ans derrière Brees avant de devenir titulaire, Rodgers a patienté trois ans derrière Brett Favre), ça peut justifier un classement devant l’autre. Pour moi, ils sont 1 et 2, ou 1A et 1B. Et parmi tous les QB actifs, ils sont 4 et 5, derrière Manning, Brady et Brees (les deux premiers sont interchangeables, chacun se fera son opinion, tout le monde connaît la mienne).

Roethlisberger dans les trois meilleurs, ça fait du sens. Starter dès son année rookie, c’est un joueur qui improvise aussi bien que les deux premiers, mais qui a pu se reposer à ses débuts sur un jeu de course solide et une défense de haut niveau qui maintenaient perpétuellement les Steelers dans les matchs. On ne demandait pas énormément de choses compliquées à Big Ben, qui a ainsi pu se faire au rythme pro sur sa première demi-saison sans trop s’exposer ni mettre au test sa confiance en soi, et ça a forcément joué dans son développement rapide. Il a deux Super Bowls de plus que les deux autres, aussi… Il fait partie du top 3. En 3 pour moi, parce que je le trouve un peu dilettante parfois, moins pro que les deux premiers. Même si cette année, ses déboires avec la justice et des affaires de viol supposés ou d’agressions sexuelles semblent l’avoir un peu calmé et ‘recentré’ sur le jeu plutôt que sur le fait d’être un QB pro avec tout le ‘glam’ qu’il y a autour.

Ryan/Flacco, dans les 10, d’accord, sans problème. Des QB efficaces, pas toujours très flashy, voire rarement, bien entourés depuis leurs débuts (running game notamment), starters quasi automatiques. Ce ne sont pas des joueurs fondamentalement enthousiasmants à regarder (même si Flacco a réceptionné une passe, une fois, sur un tracé go…). Ils complèteraient mon top 5, d’ailleurs, avec les trois gus cités précédemment.

Eli a remporté un Super Bowl, et est impliqué dans une action qui restera dans l’histoire du sport, la fameuse réception de passe avec le casque après qu’Eli se soit sorti d’un troupeau de plaqueurs pour lancer. Dans les 10, normal. Il ne sera jamais Peyton, mais dans sa génération, en effet, il tient la route. Et il n’a cessé de progresser depuis ses débuts, ce qui fait qu’il mérite aussi ce classement.

Freeman/Bradford : on est encore un peu tôt pour les évaluer correctement. Bradford a des débuts somme toute intéressants dans une équipe des Rams dont vous seriez incapables de citer les trois premiers receveurs sans jeter un œil sur Internet. Il a un rating de 82, ce qui est très bon pour un rookie, ne commet pas trop d’erreurs de débutant (9 INT, 3 Fumbles pour 17 TD). Il est prometteur, c’est certain, très prometteur, même. Freeman explose pour sa deuxième saison. C’est pas toujours formidable à voir, surtout ses débuts de matchs, mais il a du ‘it factor’ pour ramener son équipe qui n’est quand même pas pétée de talent en général au score. Pour ces deux joueurs, OK, ils peuvent prétendre être dans les 10, mais aux places de 9 & 10, quoi ‘next big things’, en quelque sorte.

Schaub : il n’a que 29 ans, en fait… C’est pour ça que ça m’a surpris de le voir là, je le croyais deux ou trois ans plus vieux, me demandez pas pourquoi… Dans les 10 de moins de 30 ans ? Avec la formidable saison dernière, pourquoi pas ? Il est un peu en baisse cette année, notamment au niveau des TD lancés, mais c’est un peu Houston dans son ensemble qui est en baisse, sauf au poste de coureur avec la révélation de Foster (ce qui prive de TD Schaub, aussi, un peu). Et ça demeure solide. Pas flashy, mais solide. Vaut un Ryan ou un Flacco en ce moment, mais les deux joueurs sont plus jeunes que lui, devraient continuer à progresser et seront devant lui, je pense, à un stade de carrière équivalent.

Et enfin : Sanchez !!! Sanchez !!! Bon, je ne vais pas recommencer mon délire, mais le fils de Chuck Norris et Super Jamie, je ne vois pas ce qu’il fout là. Remarquez, si on met Bradford et Freeman qui n’ont rien prouvé de conséquent, pourquoi pas, dans le fond ? Ce type n’est pas précis, n’apporte RIEN dans la red zone… Ce n’est que le produit médiatique d’une équipe qui parle beaucoup et dont on verra si elle peut assumer ses paroles ou non. Le leadership de Sanchez sur le terrain ? Je ne cherche encore… Pure hype du golden boy californien qui débarque dans le plus gros marché médiatique de la Ligue, New York, dans une équipe que j’aime à appeler Big Talk… Quand je verrai Sanchez compléter 70% de ses passes sur un gros match comme un Ryan, là, je me dirai peut-être qu’il est en progrès. Mais pour le moment, not so fast, my friend !!

Alors, il faut lui trouver un remplaçant, à ce monsieur. Chad Henne, bien sur… Oui, bon, OK, c’est pas crédible… Faut dire que si Sanchez y est, pourquoi pas Henne ? Après tout, il a un rating en carrière de 77.8 contre 72.5 pour Sanchize.

Pourquoi pas Kyle Orton ? Apparemment, dans l’esprit de Bradshaw, l’an passé ne compte pas, sinon pas de Sanchez… Et encore, l’an passé, Orton, c’est du 86 de rating…

Pourquoi pas Cutler ? Une saison pourrie l’an passée, ce qui m’a permis de bien m’en moquer, mais plus solide cette année, et pas mal sur ses trois années à Denver.

Bon, si je devais donner ma Bradshaw List Verchain Style : Rivers, Rodgers, Roethlisberger, Ryan, Flacco, Eli, Schaub, Cutler, Orton. Ça en fait 9, + Freeman/Bradford/McCoy dans les ‘à confirmer’ et Sanchez dans les ‘doit prouver quelque chose avant qu’on ne vienne nous pourrir les oreilles avec la qualité de son jeu que seuls les journalistes de New York voient’

Pourquoi pas Vince Young ? Mais faudrait que j’en parle à Olga…






La version téléchargeable est disponible si vous cliquez ici. 

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