L'édito de LauLau
L'histoire de la ligue nous apprend que, depuis 2000, une équipe de wild-card a une chance décente d'atteindre le SuperBowl. "Une fois que vous rentrez dans les playoff, ce qui s'est passé avant n'est pas vraiment important. C'en est même devenu une rêgle.", expliquait Sean Payton, le coach des Saints. Force est de constater que les top-seed n'ont qu'une infime marge de sécurité, rien de plus. L'année dernière, lorsque les Saints avaient battu les Colts, il s'agissait de la première fois depuis 1993 que les équipes classées n°1 de chaque conférence allaient jusqu'au SuperBowl. Si l'on regarde dans la décennie, trois équipes de wild-card ont déjà gagné le grand évênement : les Ravens en 2001, les Steelers en 2006 et les Giants en 2008.
Est-ce que l'on aura cette année une équipe classée 5ème contre une autre classée 6ème en finale de conférence ? Oui, cela semble plutôt bien engagé en NFC. Si, dans l'AFC, les Patriots jouent le rôle d'épouvantail par la gràce d'un Tom Brady épanoui (on en arriverait presque à croire qu'un Peyton Manning en pleine décadence a permis d'en décrisper certains...), la NFC est relativement ouverte depuis l'élimination surprise des Saints. Pour ceux qui me connaissent, vous savez probablement le peu de considération que je porte à cette NFC. Les quatre équipes restantes comptent pas mois de 23 défaites cette saison (contre 15 pour l'AFC). Est-ce que cela veut dire pour autant que cette NFC est faible ? J'ai appris à faire évoluer mon opinion, car le problème est probablement bien complexe. "On ne joue pas au niveau qui devrait être le notre mais nous avons à fini 10-6 et nous sommes en playoff.", disait le Coach de Green Bay Mike McCarthy, il y a une semaine. Là, où Mike McCarthy amène un point intéressant, c'est ce que ces Packers-là n'auraient certainement pas fini avec 6 défaites lors de la saison régulière si cette équipe avait pu compter sur les blessés de longue date comme Nick Barnett, Ryan Grant ou encore JerMichael Finley, touchés très tôt dans la saison.
Sur le match d'hier, il y a d'abord le triomphe d'un homme : Aaron Rodgers. A la fin du match, lorsqu'il lève le bras et serre le poing, la mimique fait penser à Brett Favre. Pour autant, Rodgers a vraiment acquis une personnalité qui lui est propre. J'ai été saisi par sa mobilité sur le terrain, sa capacité à se déplacer dans sa poche. Lorsque l'on revient en arrière et plus particulièrement sur le match cirque d'il y a un an en playoff, on se rappelle cette cruelle défaite contre les Cardinal 45- 51, un match certainement très réjouissant pour les spectateurs, mais plus certainement encore très stressant pour les coachs sur le terrain. Ce joyeux foutoir de l'année dernière a laissé place à quelque chose de plus ordonné cette année; les gars présents ce soir-là comme Rodgers ont énormément appris de cette défaite, notamment en terme de discipline. Le reste (10 différents titulaires) a su renouveler cette équipe juste ce qu'il fallait afin de lui amener la vivacité et la hargne nécessaire.
Le travail du soixantenaire Dom Capers est également à apprécier à sa juste valeur. L'organisation de cette défense à travers le boulot effectué par des gars comme Charles Woodson ou Clay Matthews a su éteindre des Eagles qui ne savent que jouer sur une seule dimension (la course). Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que ce week-end, deux équipes (Eagles & Chiefs) ayant fait de leur fonds de commerce, l'explosivité, notamment du jeu de course, ont été dominées par des défenses particulièrement solides. Il tend à rappeler qu'un prétendant au SuperBowl, c'est d'abord une équipe qui possède une bonne défense. "Je me réfère toujours à la défense comme le thermostat de l'équipe. Les gars ont le contrôle de la température : ils gèrent et décident de ce qui se passe sur le terrain. Et ils nous offrent finalement l'opportunité de jouer offensivement comme on l'entend.", expliquait Coach Mike McCarthy. Il est d'ailleurs très étonnant de constater toutes les similitudes entre les Steelers de 2006 et les Packers de 2010.
En tout cas, Green Bay ferait sans nul doute un beau représentant de la NFC le 6 Février à Dallas. |
Les tribulations de LauLau : les soirées "wild-card"
Dis donc, tu viens plus aux soirées ?
Etant persuadé de la victoire des Saints contre les Seahawks, je suis passé outre le match. A fort regret finalement vu la surprise & l'émission de Laurent Ruquier a plus contribué à m'endormir que plutôt de me préparer à Jets @ Colts, match que je tenais absolumment à voir. En vain. Je me suis réveillé au début du 4ème quart, extrêmement contrarié : alors que le lockout nous guette, je me permettais de me reposer dans les bras de Morphée !!
"Si quelqu'un pouvait me mettre en relation avec Mini-Brett, je suis preneur !" |
Un 4ème quart des plus stressants, qui m'a d'ailleurs bien tenu en éveil. Un quart surprenant où tout semblait possible, même l'inimaginable. Alors que l'on croyait que tout était fini, cela repartait dans l'autre sens. Je ne cacherais pas mon support pour les Jets sur ce match, lassé de voir comment les supporteurs de Peyton Manning le portent généralement jusqu'à l'extase (même si ce phénomène, je commence à le relativiser vu que c'est l'apanage de beaucoup de QB de la ligue; il suffit de voir le battage médiatique extremement agaçant et immérité autour de Brett Favre l'année dernière & Michael Vick cette année). A deux minutes de la fin, la messe semblait dite pour les Colts. En vain, baroud d'honneur du vieux lion : Peyton commence à remonter tout le terrain. Je prends peur. Il me revient en tête les paroles de Rex aux grand pieds Ryan "c'est une affaire personnelle." En vain, Peyton échoue finalement. Field goal transformé par Vinatieri à 1.43 de la fin : 16- 14 pour les Colts. Et c'est au tour des Jets. Remontée également rapide du terrain et à la surprise générale les Colts appellent un time-out pour leurs adversaires. A la mine consternée de Peyton, on comprend que le QB n'est pas du tout en accord avec cet appel. Les Jets l'emporteront finalement sur un coup de pied de Folk.
[Editor's Note : Un jour, tu paieras ça de ta vie, mécréant !]
Dimanche, Ravens @ Chiefs.. Un match plutôt indécis au point de départ. Baltimore est certes bien rentrée dans ce match, emmenée par un Joe Flacco des grands soirs. Mais, contre le cours du jeu, le TD des Chiefs sur un exploit individuel de Jamaal Charles aurait pu tout dynamiter. On a senti Baltimore particulièrement touchée psychologiquement. Jusqu'au coordinateur Greg Mattison, extrêmement frileux sur le coup dans ses choix, favorisant le coverage. Résultat, les Chiefs avançaient 10 yards par 10 yards. (le seul moment du match où l'on a su que Matt Cassel était bien sur le terrain). C'est à ce moment-là que des Chiefs, plus expérimentés, auraient du enfoncer le clou afin de l'emporter. Cela n'a pas été le cas.
L'autre sujet d'inquiétude portait sur les choix confondants du coordinateur offensif des Ravens. Un Cam Cameron qui s'est encore illustré envoyant constamment Little Ray Rice au casse-pipes ou plutôt dans un mur de briques. Un 2 sur 5 dans la red zone soit 40% de réussite. Un dive, tu l'envoies lorsque tu sais que tu peux avoir confiance en ton offensive line pour générer des espaces pour ton RB (à la manière de l'excellent travail du LT & du LG des Chiefs sur le TD de Charles). Or, la faiblesse de l'offensive line des Ravens n'est plus à prouver. Il aurait fallut exploiter plus souvent Rice sur des draw ou des delay.
Car cette offensive line m'a beaucoup effrayé durant les deux premiers quarts. Et Michael Oher m'a particulièrement agacé. Pas de faux départ pour cette fois. Mais une attitude passive et une incapacité flagrante à stopper Tamba Hali. Oher a donné à nouveau deux sacks.
"Ne m'en voulez pas. J'assume juste le service après-vente de "The BlindSide." |
Bref, j'évoquais ce moment clé que les Chiefs n 'ont pas su géré. Manque d'expérience. Sans aucun doute. Au contraire des Ravens qui ont su se corriger. Pas de coup de pompe ici. Un match plein. La première fois de l'année que Baltimore joue de la 1ère à la dernière minute. Et, au fil du temps, à mesure que la confiance revenait, les choix dans les plays ont nettement été plus agressifs comme en témoigne l'excellente seconde partie de match de Terrel Suggs qui n'a pas laissé Matt Cassel respirer. Une capacité à se remettre en question, à se reconcentrer et à se focaliser sur la victoire qui aura fait beaucoup de mal à ces Chiefs, auteurs d'une quantité de gestes pas très beaux. (2 casques en avant de Berry sur Heap, 1 casque en avant de Belcher sur Flacco, Tyson Jackson qui essaie d'enlever le casque de Heap afin de se la jouer André Johnson face à Cortland Finegan...)
Tyson Jackson a tenté en vain d'enlever le casque de Todd Heap. L'avis de Jenn ? "S'il met autant de temps à dégraffer les soutiens-gorges... hi hi !" |
Je ne pense pas qu'il y ait un véritable mauvais esprit dans tout celà. Les Chiefs étaient probablement un peu trop sur d'eux-mêmes. Leur inexpérience à ce niveau leur a fait perdre de ce sang-froid qui est primordial à ce stade de la compétition. C'est une défaite en soi qui devrait leur apporter beaucoup.
Quant aux Ravens, après un match au final extremement abouti, l'avenir peut sembler radieux. Interrogé sur la question, Ron Cook, éditorialiste qui suit Pittsburgh depuis 20 ans, aurait préféré que ces Steelers soient face aux Colts. Pour ma part, je dirais surtout que Baltimore a son équipe la plus forte depuis trois ans. Mais, paradoxalement, c'est une équipe qui compte beaucoup de points faibles qui peuvent être exploités par l'adversaire. Il ne fait aucun doute pour moi que la clé du match et d'un éventuel succès des Ravens tiendra au temps de possession. Une défense trop souvent sur le terrain se fatiguera vite et subira l'explosivité de Wallace ou de Medenhall. Pour éviter que cela n'arrive, il faudra que cette offensive line tienne la route comme lors de la seconde partie du match contre les Chiefs.
Pour ce qui est de Packers @ Eagles, je me suis déjà exprimé sur le sujet dans la 1er partie de mon intervention.
Le débat :
Alors, au programme pour la semaine prochaine, l'affiche indiscutable pour Verchain : "Packers @ Falcons". Mon affiche : "Ravens @ Steelers." Verchain évoque le beau jeu, comme le facteur décisif de "Packers @ Falcons".
Cette notion de beau jeu m'effraie. A mon sens, le beau jeu, tel que les gens semblent le concevoir, tient en deux points :
1/ des TD venus d'ailleurs, Drew Brees style. De plus de 50 yards. C'est beau, ça monte dans le ciel. Tu entends la foule "oooooooh" et puis "aaaaaaaah" lorsque cela retombe comme par magie dans les mains du receveur. Mais, au final, un match qui tient à n'envoyer que des Hail Mary m'ennuie horriblement. Le football, c'est aussi les lancers courts, le beau jeu de course etc... Je grossis le trait volontairement; je veux dire que je juge la qualité d'une attaque à la richesse du playbook.
2/ le Packers - Cardinals de la saison dernière. 96 points, ça laisse rêveur. Le mec dans le stade a du penser qu'il avait fait le meilleurs investissement de sa vie en achetant des billets pour ce match. Mais, au final, le football champagne est une catastrophe sur un plan tactique, du respect des consignes. Je ne pourrais apprécier une victoire pareille car je me dirais alors que la moitié de mon équipe a été nulle.
Je préfère une bataille des tranchées, une collision entre deux forces monumentales où chaque yard à gagner représente un réel effort. Je préfère le match tactique au match offensif. Je préfère l'impact défensif, l'impression que ces deux équipes pourraient jouer tout le long de la nuit sans se départager, sans donner l'impression d'être fatigué. Et pourraient surtout continuer à se filer des mandales comme nous allons en voir lors de Ravens @ Steelers.
[Editor's Note : Laurent, Laurent, Laurent... Tsss... Avec ton football de convicts, de bad guys, tu ne peux faire plaisir qu'à des supporters acharnés. Je suis certain d'une chose pour cette rencontre de dimanche que tu attends avec autant d'impatience que j'attends de voir The Greatest Show On Turf contre Matty Ice.
Tu nies toute une partie de ce qui fait les Packers, la défense impressionnante que déploie l'escouade de Dom Capers. La différence entre les Packers de l'an passé et ceux de cette année ? Une défense de malades. Sans coup bas, sans coup de casque, sans chercher à arracher un oeil à l'adversaire façon Any Given Sunday.
L'attaque verticale par la passe de Don Coryell, je te conseille d'étudier cette révolution du football moderne. Etirer la défense sur le terrain, c'est la plus belle chose qui soit. Un receveur qui part en Go, un autre en deep out, un en slant vers l'intérieur, quand ça peut partir de n'importe où, quand le quarterback défie la défense, façon 'je vois ce que tu vas me donner, et je vais prendre, prendre, prendre...' Jenn Sterger Style !!
Après, on a le droit de préférer le concept des années 50, Three yards and a cloud of dust, garder le ballon au sol... Un truc qui fait partie de l'arsenal offensif, pour manger le temps.
Et ce n'est pas parce qu'on aime les attaques verticales qu'on apprécie forcément la masquarade qu'a été le match des Seahawks ce samedi, ou le match des Packers de la saison passée contre les Cardinals.
Le football est un tout, et comme on ne peut pas gagner uniquement en courant trois yards à chaque down à l'intérieur, on ne peut pas gagner uniquement en comptant sur du jeu vertical si la défense ne suit pas.
Et les Bad Boys qui font rouler leurs muscles, je laisse ça à certains 'esthètes du jeu'. Pas ma came]
Et vous, quelle est votre conception du football ?
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