VERCHAIN'S
TAKES : WEEK FIFTEEN
Les
Takes de la semaine sont présentées par Or Grossman. Qui n'a rien à
voir avec Rex. Dommage pour lui...
SCORES,
STATS & STANDINGS
VERCHAIN’S
TAKES
L'Edito :
Dure,
dure semaine pour Roger Goodell...
Il
y a eu l'avis rendu par le conciliateur dans l'affaire de la chasse
de primes à la tête des attaquants des adversaires des Saints, Pau
Tagliabue, le prédécesseur ce ce cher Roger. Tagliabue annule les
suspensions pesant sur les joueurs des Saints, tout en reconnaissant
que les coaches avaient une responsabilité dans la mise en place du
système de primes. Bon, pourquoi pas...
Il
y a eu la petite controverse entre Roger et certains joueurs au sujet
des matchs du jeudi. Le commish considère qu'ils ne mettent pas en
péril la sécurité des joueurs amenés à disputer des matchs à
quatre plutôt qu'à sept ou six jours d'intervalle. Ce qui est
amusant là-dedans, c'est que les joueurs en question font partie des
connards de première catégorie qui revendiquent le droit d'aller
charger un adversaire 'sans défense' (par exemple un receveur qui
n'a pas encore le ballon) la tête la première comme des abrutis de
base qu'ils sont. Les 'fans' qui aiment ce genre de joueur sont sans
doute échappés d'un autre temps, aimant les Jeux du Cirque plus que
le sport, et suintent une belle nostalgie des combats de gladiateurs,
des images de coups de casque enchaînés au stroboscope... Mais bon,
heureux les simples d'esprit car une place leur est réservée dans
le royaume des cieux...
Mais
là où Roger a bien fondu les plombs, c'est dans sa dernière
déclaration en date : la NFL pourrait décider (ce seront les
propriétaires qui en décideront, Goodell n'est que leur
porte-parole) d'augmenter le nombre d'équipes qualifiées en
playoffs jusqu'à 16. Et c'est tout simplement ridicule.
À
8 équipes dans chaque conférence, et donc avec les deux équipes
arrivées en tête de chaque conférence qui ne bénéficieraient
plus d'une semaine de repos avant d'entrer dans la compétition, nous
aurions une semaine de matchs comiques et totalement déséquilibrés.
Passer à 8 équipes par conférence viderait considérablement de sa
substance la saison régulière. Et le plus amusant, c'est de jeter
un œil à l'identité des équipes qui pourraient être concernées
cette saison.
Parcourons
le classement avant cette quinzième semaine de compétition,
tenez...
Dans
la NFC, Dallas et Washington occupent les huitième et septième
place. Les Redskins ont eu leurs bons moments, les Cowboys sont d'une
perpétuelle médiocrité. Minnesota, St Louis ou encore Tampa
seraient en lutte pour les déloger de ces places. Je suis certain
que ça passionnerait l'amateur éclairé, non, de voir un Atlanta-St
Louis au premier tour, ou un Niners-Cowboys...
Mais
le plus comique, au fond, c'est bien l'AFC qui nous le fournirait...
Avec trois matchs à jouer, Pittsburgh et les Jets seraient en 7 et
8. Et derrière ? LOL, comme disent les jeunes... Cleveland,
Buffalo, Miami et San Diego sont juste à une victoire derrière les
Jets. Et donc seraient dans ce système en lutte pour arracher la
dernière place en playoffs... Quelqu'un à un doute sur l'issue d'un
Texans-Dolphins ? Ou d'un Houston-Cleveland ? Really ?
Child, please...
Qualifier
la moitié de la Ligue en playoffs, c'est transformer le sport numéro
1 aux Etats-Unis en un sous-produit ridicule comme l'est devenue la
NBA (qui est ridicule surtout depuis qu'on y fait jouer n'importe
quel lycéen et que les matchs ressemblent à des rencontres de
playground sans aucun sens tactique...) ou comme l'est la NHL (quand
ils jouent...). Au baseball, par exemple, seules 4 équipes par
Conférence se qualifient pour les playoffs, au bout d'une saison
régulière interminable, et cela donne tout le sel à la MLB. Là,
ce qu'on nous propose, à moins d'une très large expansion (pas
seulement Londres et Los Angeles... au moins 6 équipes au total),
c'est de transformer la NFL en un vulgaire cirque permanent. Oh, ça
génèrera du pognon à court terme, sans le moindre doute. À long
terme, on verra un désintérêt croissant des téléspectateurs,
pour une Ligue qui a déjà du mal cette saison à remplir ses
stades, plus que les années précédentes en tout cas, alors que
l'économie américaine semble entamer une lente sortie de crise.
Ce
n'est pas comme si la NFL nous offrait de vrais moments de bravoure
cette saison, d'ailleurs. Nous avons droit à la No Fun League dans
sa plus simple expression, cette saison. C'est moche, c'est plat, ça
manque d'explosions, de matchs dont on se souvient. Des équipes
proprettes et sans saveur dominent chacune des conférences, battant
les adversaires plus médiocres et perdant contre leurs compétiteurs
les plus solides comme les Texans, ou merdouillant de temps à autre
comme les Falcons. Ça vous fait bander, ces équipes aseptisées ?
Où sont les victoires arrachées au forceps ? De quel match de
cette saison régulière allons-nous nous souvenir ? De pas
grand-chose, pour ma part (la victoire des Dolphins chez les Jets
mise à part, mais c'est le supporter qui parle, là, pas le
blogueur)...
Si
la NFL fait un pas de plus dans la direction du No Fun et de la
maximisation du profit immédiat, je trouverai refuge ailleurs, à un
endroit où on trouve toujours quelque chose à se mettre sous la
dent dans la cinquantaine de matchs ou presque qu'offre chaque
semaine de compétition, le football universitaire...
Quick
Takes :
Bon,
parlons un peu de football, là.
- La course aux playoffs est bel et bien dans sa phase finale. Dans l’AFC, Houston, New England, Denver sont assurés du titre de division. Il manque un match à Baltimore pour en faire autant, qui est déjà assurée des playoffs. Indianapolis est bien partie pour accrocher la place de 5. Pittsburgh et Cincinnati s’affronteront en direct dimanche pour la place de 6. Ou pas… Après tout, il restera encore un match derrière, à la maison contre les Ravens pour Cincy, et contre les Browns pour Pitt. Derrière ? Ouais, OK… Dans la NFC, par contre, c’est beaucoup plus ouvert pour les wildcards, même si Seattle devrait en avoir une (il leur reste deux matchs à domicile contre San Fran et St Louis). Chicago, Minnesota, les Giants-Redskins-Cowboys peuvent encore espérer la décrocher, cette fameuse sixième place. San Francisco est assurée du tour des wildcards, au moins. Atlanta quasiment certaine de tenir la première place de la Conférence (une victoire contre les Lions ou les Bucs suffira) et…
- La lutte pour le titre de la NFC East est beaucoup plus passionnante que ce à quoi on pouvait s’attendre il y a encore 4 semaines. La faute à l’impressionnante série de cinq victoires à la suite des Redskins.
- Les Packers sont champions de la NFC North… Et ça c’est bon… Pourquoi ? Parce que l’équipe de Green Bay n’a pas la même allure que l’an passé, lorsqu’elle n’avait connu la défaite qu’à l’occasion de la dernière journée, avec Matt Flynn au poste de QB. Parce que cette équipe donne l’impression de ramer beaucoup plus qu’elle ne le devrait, parce qu’elle survit au rythme de la compétition, parce qu’elle parvient à surpasser le paquet de blessures qui s’abat sur elle depuis le début de saison. Parce qu’un garçon comme James Jones, malgré tous ses drops et ses yards dignes d'un numéro 4 est aujourd'hui le leader en termes de réceptions de TD dans toute la ligue. Parce que la défense donne des signes de vie, par moments, et ce même si c'était un Jay Cutler qui avait l'air totalement shooté sur le terrain, notamment dans les toutes dernières secondes du match.
- Mais ça n'ira pas loin si Mike McCarthy continue à appeler des plays totalement débiles comme ce trick play sur un retour de punt voyant Randall Cobb balancer le ballon en travers du terrain en latéral, sans que le gus qui était censé attraper la balle soit capable de prendre le ballon...
- Merci pour tout, d'ailleurs, Mason Crosby, mais faut pas rester là, monsieur, ça se voit trop... Farewell.
- On en fait trop autour de Seattle après deux matchs de suite à plus de 50 points. Une bonne raison d'en avoir marre du bruit ? Pete Carroll nous sert une démonstration perpétuelle de non sportivité. Après avoir continué à passer le ballon contre les Cardinals la semaine passée, il a appelé cette semaine un fake sur un punt alors que ses troupes étaient déjà largement devant au score, à l'entame du quatrième quart-temps. Carroll était déjà détestable à USC pour ce genre de choses, et il continue dans la même veine aujourd'hui. J'en suis presque à souhaiter que Harbaugh West et ses boys lui écrabouillent la tronche dimanche.
- D'ailleurs, je laisserai Casa en parler en détail plus loin, mais la défense des Pats est passée à la moulinette des Niners. Si en plus Bellichick et compagnie font le jeu des médias qui nous vendent du Kaepernick dans tous les sens, où va-t-on ?
- Ryan Lindley, le QB des Cardinals est donc le huitième QB rookie à avoir remporté un match en tant que starter cette saison (Kirk Cousins étant le septième, le même jour). Il peut remercier Greg Toler et son pick six de 102 yards, record de la franchise.
- Parce que les Lions, leurs adversaires du jour, sont dans une spirale infernale. Matt Stafford fait du grand n'importe quoi, avec trois nouvelles interceptions dont le pick-six, donc, à moins de 50% de complétions. Megatron accumule les yards, comme c'est traditionnellement le cas quand les Lions perdent dans les grandes largeurs, mais ce vestiaire pue la poudre, et est au bord de l'explosion.
- Joe Flacco, le grand leader de l'attaque des Ravens, a encore une fois été à chialer de rire contre les Broncos. Quelque part en Amérique, Cam Cameron est mort de rire. Quelle interception atroce lancée à la toute fin de la première mi-temps, alors que son équipe était menée 10-0. Pick six, ballgame. Baltimore pourrait bien être sur le marché pour un nouveau QB à l'intersaison...
- Parce que la grande réussite de la saison, c'est la résurrection de Peyton Manning. Period. Sans être brillantissime, il a su exploiter l'effondrement de la défense de Baltimore, insistant sur le jeu de course avec un Knowshown Moreno que je croyais en train de conduire des touristes pendant une croisière aux îles Vadantonku. Avec la neuvième victoire de rang de Peyton contre les Ravens, Denver est aujourd'hui l'équipe à battre dans l'AFC. Mark my words.
- Ça fait un peu redondant d'en causer encore et encore, semaine après semaine, mais Adrian Peterson tient à lui tout seul les Vikings dans la course à la dernière wildcard de la NFC. All Day court comme un damné à la poursuite du vieux record de yards de Eric Dickerson et en est pour le moment à 1812 yards au sol. Il lui en manque 294 pour battre le record. En deux matchs, dont le dernier contre les Packers qui seront sans doute tentés de laisser souffler les titulaires lors de cette dernière semaine de compétition. Le tout à une moyenne absolument ahurissante de 6,3 yards par course. MVP in the making, s'il bat le record et que ses Vikes vont en playoffs à la surprise générale.
- Une équipe qui semble tout à coup beaucoup moins certaine d'y aller, en playoffs, ce sont les Giants. De quoi relancer le débat autour d'Eli-te, non ? 7 interceptions pour 8 TD sur les 6 derniers matchs, dont seulement deux belles victoires sur Green Bay et New Orleans. Où vont les Giants ? Je n'en ai pas la moindre idée...
- New York avait décidé d'honorer la mémoire des enfants massacrés à Newtown (rien à voir avec Cam Newton, lui s'est contenté de massacrer une équipe d'handicapés en Californie). Beau geste... Mais à croire que l'émotion ne suffit pas à gagner un match. Autant KC et Dallas s'étaient sortis les doigts pour arracher des victoires aux Panthers et aux Bengals après les décès de deux de leurs coéquipiers dans des circonstances tragiques, autant là, ça n'a eu aucun effet. Absolument aucun. Fans de Jacksonville, il est donc inutile de vous lancer dans le massacre de masse pour voir gagner votre équipe...
- Idem si vous êtes fans de Philadelphie... Il y en a ? Ah, oui, le petit monsieur là bas dans le fond de la salle. Une seule solution : arrêter les pertes de balle. Et non, pas de blague vaseuse avec les balles perdues. 30 matchs, 72 pertes de balle. 'Nuff said.
- Du côté de Pittsburgh, déjà que la ligne offensive est particulièrement atroce en ce moment (David DeCastro, pour sa première titularisation, on a vu que lui, ce qui est passablement mauvais signe), aussi quand vous avez un joueur comme Antonio Brown qui fait du grand n'importe quoi (fumble sur un retour de punt, laisser couler un autre punt qu'il aurait du jouer, sort du terrain avec le ballon alors qu'il fallait tuer l'horloge), on a de quoi être inquiet...
Rookie
Quarterbacks :
Le
record de yards à la passe pour un QB rookie ne tient plus que par
une ficelle moins épaisse que celle qui orne traditionnellement les
strings des strip teaseuses de Vegas. 74 yards, pour ainsi dire. Nous
aurons donc à n’en pas douter un nouveau recordman la semaine
prochaine en la personne d’Andrew Luck qui a donc eu un
match mitigé pour son retour dans la ville qui l’a vu naître.
Le
plus important, c’est que les Texans ont gagné, bien que Luck ait
tenté de mener un nouveau comeback impossible qui l’aurait
définitivement installé comme le meilleur QB de la dernière draft.
Les stats sont loin d’être géniales, avec 186 yards à 13 sur 27,
mais deux TD, dont l’un magnifique avec le go-to-guy de Luck :
TY Hilton (au cas où vous n’auriez pas encore compris, TY sort de
Florida International, et il vous embrasse) pour 61 yards.
Luck
a été de nouveau un peu laissé tout seul dans la tempête, sur ce
match. Les Texans n’ont pas été exceptionnels en défense pendant
un moment, mais ont su fermer la porte quand ça comptait vraiment,
pour éviter un nouveau comeback, donc. Les 5 sacks n’ont pas aidé,
mais JJ Watt avait apparemment des trucs à prouver après sa
disparition de lundi… Et un fumble forcé par le même Watt à
quelques pieds de la ligne n’a pas aidé non plus. En tout cas, ça
sent bon les playoffs à Indy. Ils ont besoin d’une victoire, et
c’est fini, la cinquième place est acquise.
Great,
great job.
Et
donc, les Redskins peuvent gagner sans Robert Griffin. Ils
l’ont fait pour quelques minutes la semaine passée, et ils nous
l’ont refait en entier cette semaine. Avec Kirk Cousins, au début
de match bien foiré, comme on peut s’y attendre d’un rookie…
Avant qu’il ne trouve Leonard Hankerson (from the U, baby !!!!)
pour un TD longue distance. Le fait que les Redskins savent gagner
sans Griffin vient un peu tempérer l’impact du joueur, peut-être…
Suffisant pour le priver de sa récompense promise de rookie de
l’année ? Sans doute pas.
Suffisant,
en tout cas, pour qu’on en vienne à glorifier aujourd’hui un
autre QB rookie : Russel Wilson. Vous qui me suivez savez que je
ne suis pas convaincu, sur le long terme, de l’apport qu’aura
Wilson chez les pros. Mais là, le petit monde médiatique qui
s’embrase plus vite qu’un adolescent aux alentours de minuit le
premier samedi de chaque mois (c’est là qu’on voit que Verchain
est très vieux, il n’y avait pas d’internet quand Verchain était
adolescent), parce que le QB des Seahoax vient de mettre une
dérouillée à la défense des Bills (au Canada, en plus…) après
avoir contribué au piétinement de celle des Cardinals la semaine
passée. Ah, Wilson… Le mec qui n’est arrivé à son statut
actuel que grâce à la sublime erreur d’arbitrage du match contre
les Packers, un fameux lundi soir. Parce que, bon, à part cette
victoire qui n’a jamais existé, il a battu qui, Wilson, avec son
bras ? Des peintres. Et les Patriots, qui n’aiment pas
beaucoup les QB rookies, apparemment… Enfin, ceux qui jouent à
l’ouest du Mississippi…
Amazing
Passing Numbers
Le
suivi statistique des passeurs favoris de Verchain (oui, il y a même
Brady, mais je ne suis pas fan...) se trouve dorénavant
ici.
Pitres
Of The Week (this
side of the Dolphins) :
The
Tampa Bay Buccaneers, Team, Team ? yeah, right...
Et
il n’y a pas que l’ami Josh Freeman qui soit en cause sur ce
coup. Certes, Freeman, qui n’avait lancé que 8 interceptions sur
les 13 premiers matchs a ajouté 4 interceptions sur la rencontre
contre les Saints, mais au moins il n’a pas poussé l’embarras de
son équipe jusqu’à lancer des TD aux défenseurs adverses.
La
‘performance’ collective de l’équipe, entre une attaque en
panne dès lors qu’il s’agissait de marquer des points et une
défense aussi perméable qu’une toile de tente Quechua ayant pris
un orage dans la montagne en plein mois d’août (ouais, je sais, ça
sent le vécu, mais c’est pour ça que vous venez ici, non ?),
je ne sais pas bien où pointer le doigt accusateur du censeur que
j’aime être. C’est même pas marrant, des branlées magistrales
comme ça… Bon, sauf quand ce sont les Jets qui sont du mauvais
côté du bâton…
Par
contre, sur le bord de touche, on a eu le plaisir ( ?)
d’assister à un joyeux petit manège entre le linebacker Adam
Hayward et son coach d’unité, le sémillant Bryan Cox, 44 ans aux
prunes, se bousculant gentiment… Je ne sais pas bien lequel des
deux était le plus énervé, mais pour avoir connu Cox du côté de
Miami, je crois que j’aurai bien mis mon petit billet sur le coach
plutôt que le joueur.
Bon,
ce n’était pas aussi marrant que lors du New Mexico Bowl de
samedi, où on avait un peu plus un bon petit fight traditionnel,
mais toujours entre coéquipiers. Là, ça n’a pas empêché les
Wildcats d’Arizona de l’emporter, au moins…
The
Rush To April’s Draft :
Bon,
comme c’est la règle dans tout championnat sportif qui se
respecte, tout va se jouer pour la première place dans les deux
dernières journées. Nos deux leaders perpétuels qui sont sur le
podium depuis le début de saison ont une nouvelle fois été au
sommet de leur art cette semaine.
Kansas
City est au top de son jeu, si peu de temps après avoir commis un
faux pas suite au terrible drame qui a frappé l’équipe avec la
tuerie suivie de suicide de Jovan Belcher. Rendez-vous compte, KC a
poussé l’excellence jusqu’à ne pas enregistrer un first down
pendant plus de 30 minutes, et trouvé le moyen d’une pénalité
pour delay of game sur une quatrième tentative à 4 yards de la
ligne des Raiders, qui étaient pourtant considérés comme des
prétendants sérieux jusqu’à ce match qui les aura vu poussés
définitivement hors d’atteinte des deux premières places.
Jacksonville
continue sa marche triomphale, tel un gigantesque Titanic que le plus
gros iceberg est incapable de couler. Ouais, j’aime bien l’image.
Contre une équipe de milieu de tableau, Miami, Jax a été égale à
elle-même, dominatrice dans tous les compartiments du jeu, sans
toutefois avoir lancé un TD à un corner de Miami.
Derrière,
c’est un peu la bouteille à l’encre. Oakland semble bien parti
pour décrocher la place de trois, mais doit pour cela se méfier des
retours de prétendants sérieux comme les Lions qui ont soudainement
mis fin à la fantastique série des Cardinals de 9 rencontres sans
victoire. San Diego, Buffalo, Philadelphie ou encore les Cards s’ils
parviennent à se remettre de leur dernière désillusion, pourraient
venir se mêler à la lutte, et en tout cas partager les honneurs
avec les Titans, les concurrents les plus sérieux des Raiders.
Le
classement :
- Jacksonville (2-12)
- Kansas City (2-12)
- Oakland (4-10)
- Detroit (4-10)
- Philadelphia (4-10)
Stay
tuned.
MIAMI
DOLPHINS REPORT
Overall
:
On a
vraiment besoin de faire un commentaire sur ce match ? C’étaient
les Jaguars, en face, tout de même… Alors, Miami a gagné. Super,
non ? Super. Miami a gagné un match que l’équipe était
censée gagner contre une équipe qui est à la lutte pour le premier
choix de la prochaine draft. Super, non ?
Je
me suis fait ch... comme rarement en suivant ce match sur un vieux
streaming sautillant. Bon, faut dire que j’avais d’autres sujets
d’occupation beaucoup plus intéressants en même temps, mais dont
je ne vous parlerai pas ici, parce que ça ne vous concerne pas. Et
que je ne parle pas du match des Packers, qui passait, lui, à la
télé. Donc, voilà… Boooooooring. On aurait pu croire à un match
des Niners de début de saison, tant l’issue du match semblait
certaine, et tant l’attaque des Dolphins reposait sur un contrôle
de la pendule qu’on ne voit d’habitude que dans les bureaux de la
sécurité sociale, comme dirait le regretté Michel Colucci.
Donc,
on ne va pas s’amuser à décomposer le bouzin en positives et en
négatives pour cette semaine, parce que tout est positif quand on
gagne, et que le point négatif vient d’être exposé ci-dessus…
Alors,
rapidement, que retenir de ce match, je vous le demande ? Oh,
non, pardon, c’est à moi de vous en parler, parce que vous n’avez
pas regardé ça, et vous avez eu bien raison.
Rien
que pour ça, vous avez eu raison de ne pas regarder...
Record
personnel de QB rating pour Ryan T avec 123.2, sur une performance à
2TD sans interception, 22/28 et 220 yards. Mais c’étaient les
Jaguars, en face…
26
first downs pour les Dolphins sur la rencontre, soit le plus haut
total de la saison pour l’attaque anémique coordonnée à distance
par Oncle Fester. Mais c’étaient les Jaguars, en face…
Une
erreur d’arbitrage qui permet aux Jaguars de ne pas inscrire un TD
parce que le tackle Guy Whimper avait apparemment murmuré qu’il
était éligible comme receveur d’une façon trop peu puissante
pour être entendu par les arbitres. Mwouais, sans doute l’énorme
bruit que faisait la gigantesque foule massée dans les tribunes du
Whatever Its Name Is Now Stadium. Mais bon, c’étaient les Dolphins
à domicile, sur le terrain…
A la
mi-temps, Miami a honoré d'anciens joueurs, pour donner un peu
d'amusement à la foule.
Il
y avait même une michetonneuse pour accompagner papy, dites donc...
Jorvorskie
Lane, mon joueur favori, a inscrit un TD sur une passe de Ryan T à
l’issue d’un drive sur lequel Ryan T a été parfait à 6 sur 6.
Mais c’étaient les Jaguars, en face…
Oncle
Fétide a encore tenté un coup à la n’importe quoi, avec une
passe du punter Brandon Fields sur un fake field goal, sans succès.
Mais c’étaient les Jaguars, en face…
La
défense a arrêté deux fois les adversaires sur 4th down, et
engrangé 2 sacks. Mais comme pour nos adversaires du jour, encaisser
un sack au moins par match est une habitude qui dure depuis 42
matchs, ça relativise. Mais c’étaient les Jaguars, en face…
Bon, les gars, c'est pas parce que je vous rends à peu près autant de centimètres
dans le caleçon qu'il faut que ce soit moi qui ait la b*te au cirage aujourd'hui...
|
Brian
Hartline est pour la première fois de sa carrière passé au-dessus
des 1000 yards en réception. Il est le huitième receveur dans
l’histoire des Dolphins à y parvenir. Mais bon, c’étaient les
Jaguars, en face…
Avec
cette victoire, les Dolphins sont assurés de faire au moins aussi
mal que l’an passé en termes de record, et pourraient même finir
avec un record à l’équilibre s’ils battent les Bills et vont
gagner à Foxboro. Oui, c’est dingue ce qu’une victoire peut vous
rendre son homme optimiste… Mais bon, c’étaient les Jaguars, en
face…
Oui,
je sais, ce Dolphins Report manque de passion. Mais c’étaient les
Jaguars, en face…
Prochainement
sur vos écrans :
Dumb
and Dumber 3.
CASA'S
CORNER
49ers
41, Patriots 34, Breakdown and analysis
New
England a déjà joué ce genre de matchs à de nombreuses reprises
ces dernières années. En janvier et en février. Super Bowl XLII
contre les Giants, Wild Card round contre les Ravens en 2009,
Divisional round contre les Jets en 2010 et Super Bowl XLVI contre
les Giants en février dernier. Quatre matchs, quatre défaites. Et
le match de dimanche soir contre les 49ers dimanche soir donc.
A
l’exception du premier quart temps contre Baltimore, jamais les
Patriots n’avaient autant été bousculés que contre San Francisco
pendant plus d’une mi-temps. Mais cette rencontre, le deuxième
gros test pour les hommes de Bill Belichick en six jours, suivait à
peu de choses près le même scénario que ces quatre défaites
cuisantes. Lorsque l’adversaire est capable de ne pas prendre l’eau
pendant les quinze premières minutes et arrive à presser Tom Brady
par le milieu de la ligne, cette équipe est extrêmement vulnérable.
La formule est connue mais rares sont les équipes pouvant
l’appliquer.
Malheureusement
pour les Patriots, les 49ers sont une de ces équipes. Et la qualité
intrinsèque de San Francisco, supérieur aux oppositions susnommées,
a fait que l’écart au score a paru complètement insurmontable au
milieu du troisième quart temps alors que Kaepernick venait de
trouver Crabtree, sur l’action consécutive à une interception de
Brady.
31-3
et la messe était dite ?
Malgré
une première mi-temps cataclysmique durant laquelle New England a
été dominé de manière systématique dans tous les compartiments
du jeu et bousculé par les conditions climatiques difficiles,
l’équipe, comme le public, n’a jamais abdiqué. Mais pendant
près de deux heures, la différence de classe entre les deux équipes
était telle que le score aurait aisément pu être de 52 à 3.
San
Francisco a parfaitement géré sa rencontre et il convient de
chanter comme il se doit les louanges de Jim Harbaugh. Cependant, il
y a tout de même eu des erreurs inexcusables de la part d’une
équipe ayant pour ambition de voir New Orleans en février. Quatre
turnovers, plusieurs couvertures douteuses, que ce soit en défense
ou en special teams et un jeu de course aux abonnés absents.
Ce
match, je l’avait donc déjà vu à de trop nombreuses reprises.
Deux différences toutefois avec les exemples donnés auparavant.
Premièrement, les Patriots ont trouvé les ressources, mentales et
physiques, pour s’engager dans un furieux comeback, qui même si il
n’a pas pu mener à la victoire, est porteur d’espoir pour la
suite. Et deuxièmement, c’est peut-être là le plus important, ce
match fut joué en décembre, pas en janvier ou février. Autrement
dit, il reste encore du temps pour corriger les déficiences
aperçues, et dès cette
saison, pas l’année prochaine.
Il
y a cette remontée fantastique donc. C’est seulement la quatrième
fois qu’une équipe avec 28 points de retard réussit à surmonter
ce déficit pour égaliser/ prendre la tête. En tout, seulement sept
équipes avec un tel retard ont réussi à revenir dans le match à
un moment donné et c’est la première fois depuis 1994 qu’une
telle anomalie se produit. Cela n’a pas suffit, comme souvent –
le bilan des équipes dans une telle situation est de 2-4-1. Mais les
Patriots sont apparus aussi invincibles et souverains durant cette
tentative de comeback qu’ils sont apparus apathiques et ridicules
au préalable.
Quatre
drives seulement ont été nécessaires pour remettre les compteurs à
zéro, pour quatre TDs et 317 yards alors que San Francisco ne
réussissait que 19 yards et 3 punts.
Tout
s’est silencieusement mis en place. Pas de feu d’artifice, de TD
de 99 yards pour faire basculer le match. Dos au mur, sur ses propres
27 yards en 3&10, Brady trouva Hernandez pour 13 yards et une
first down. L’attaque – qui affichait un triste 0/7 en 3rd down
avant cela – a alors commencé a trouvé un petit peu de rythme.
Woodhead conclut un drive de 73 yards avec une course de 6 yards pour
réduire l’écart à 14 points. Et les 49ers ont ensuite rapidement
du rendre la balle. Et opérant dans ce no-huddle qu’ils maitrisent
à merveille les Patriots se sont mis en marche et le fantastique
pass-rush de San Francisco s’est assoupi tandis que la défense de
New England s’est réveillée, permettant l’impensable.
Après
un nouveau TD de Woodhead, le score était de 31 partout. Incroyable.
Personne, absolument personne, ne semble douter à présent d’une
victoire des joueurs locaux. Mais le plus irréel dans ce match
insensé est le temps qu’il reste encore à jouer. L’horloge lit
6 minutes et 43 secondes. Moins d’un quart temps a été suffisant
aux Patriots pour revenir dans cette rencontre qui semblait perdue.
Et
il restait peut-être trop de
temps. Suffisamment en tout cas pour mettre à San Francisco de
renverser la vapeur. Et c’est exactement ce qui arriva. Une
nouvelle erreur de New England, très inhabituelle celle-ci, remis
les visiteurs dans le match et leur permit de revenir dans le match.
Lamar James retourna le kick-off suivant le TD de l’égalisation 68
yards jusqu’à la ligne des 38 yards adverse. Et un play plus tard,
Kaepernick trouva Crabtree – encore – pour un TD donnant un
avantage définitif au 49ers. J’ai honnêtement de mal à me
rappeler la dernière que les Patriots ont perdu un match sur une
erreur en special teams, d’habitude toujours très sobres et
propres chez Bill Belichick.
Après
deux drives au cours desquels la défense de San Francisco a montré
un surprenant ressort, forçant deux sacks, en stoppant l’attaque
de New England – avec une nouvelle tentative infructueuse de
Belichick en 4&2 depuis sa propre moitié de terrain… - les
hommes de Jim Harbaugh se sauvèrent de Foxborough avec une victoire
qui fut à deux doigts de leur échapper.
Il
est difficile de parler de « bonne » défaite. D’un
point de vue comptable, cet échec condamne les Patriots à jouer le
premier tour de play-off, à moins d’incroyable faux-pas de Denver
(qui reçoit Kansas City et Cleveland) et/ ou de Houston (qui reçoit
à Minnesota et se déplace à Indianapolis). Par ailleurs, cette
défaite a réellement le gout amer d’un échec précoce en
play-off.
Mais
il reste encore du temps pour corriger le tir. Et étant donné les
récents « succès » avec le #1 seed dans la conférence
(2007, 2010, 2011), il est peut-être mieux de ne pas être « trop »
fort, « trop » vite.
Non ?
Leftover
Thoughts :
- Brady (36/65, 443 yards, 1 TD, 2 INTs) aurait sans doute décroché son 3ème MVP si il avait pu convertir ce drive de 97 yards en fin de match. Mais il a surement perdu ce trophée dimanche soir avec une prestation à l’image de son équipe. Inconstante.
- Brandon Lloyd aurait-il enfin eu le déclic ? Deuxième performance de haut vol en deux matchs pour l’ancien receveur de… San Francisco. 190 yards en 10 réceptions et si il n’a pas trouvé l’end zone, il a montré pour la première fois de la saison qu’il pouvait être l’arme n°1 de Brady si besoin. Précis et fiable.
- Les problèmes de ball security aperçus l’an dernier chez Stevan Ridley sont réapparus au plus mauvais moment. Le RB de LSU a perdu 2 fumbles, le ballon rendu plus glissant qu’à l’accoutumée par le temps… qui sera vraisemblablement le même durant les playoffs.
- Ridley mis sur le banc par Belichick, c’est Danny Woodhead qui a hérité de la majorité des portées en deuxième mi-temps. 61 yards à la course, 21 réceptions et 2 TDs. Le petit lilliputien de l’équipe a une nouvelle fois montré sa valeur aux yeux de tous.
- Le visionnage du match a parfois été rendu très pénible par le corps arbitral, mené dimanche soir par Ed Hochuli. Habitué des explications à rallonge, il s’est surpassé au cours du second quart-temps, au cours une séquence un peu confuse où il s’agissait de savoir si un joueur de San Francisco, Ted Ginn Jr., avait touché la balle lors d’un retour de kick-off. Après une bonne vingtaine de minutes, 48 replays et une série d’annonces contradictoires, les choses furent mises au « clair ». Résultat des courses, le match s’est étiré pendant 3 heures et 40 minutes.
- Deuxième interception dans l’end zone en deux semaines pour Devin McCourty, sa cinquième de l’année. Sans une série d’erreurs de New England sur les deux séries suivantes, cela aurait pu une nouvelle fois être un vrai tournant. Le joueur de troisième année de Rutgers est indéniablement plus à l’aise au poste de safety.
- Meilleure équipe de la ligue en 3rd down, les Patriots ont été maintenus par la défense des 49ers à un piètre 2/15.
- Si Colin Kaepernick (14/25, 216 yards, 4 TDs and one bad INT) est capable de gagner à Foxborough en décembre, je ne vois pas bien comment Alex Smith pourrait regagner sa place de titulaire.
- Plus le temps passe et moins je comprends la haine que certains vouent à Chris Collinsworth. Il est – à l’exception peut-être de Mike Mayock dans un registre très différent – le meilleur color commentator du pays. De très loin. Son association avec Al Michaels est tout simplement parfaite et c’est pour un moi un véritable régal chaque semaine. « That was probably Tom Brady’s 17th read » lance t-il après la réception de Michael Hoomanawanui dans le troisième quart-temps. J’en souris encore.
Closing
words :
Plus
de 1600 mots pour Casa’s Corner cette semaine mais j’aurais pu
résumer la prestation de New England à ceci : Up
and down. Some good. Some bad. Some great. Some horrid. All over the
map.
J’ai
été extrêmement critique à l’égard de cette équipe par
moments, et dieu sait si on me l’a reproché. Mais malgré cette
douloureuse défaite, je ne peux m’empêcher d’avoir plus
confiance en cette équipe qu’en 2010 ou l’année dernière.
Comme
d’habitude, commentaires/ remarques/ critiques/ louanges/ insultes/
mots d’amour bienvenue. Commentaire en bas de la page/ Email/
Twitter.
See
you next week.
NEXT
WEEK (ON TV)
Le
dernier match du jeudi de la saison sera un fort dispensable
Lions-Falcons.
Dimanche,
Bengals at Steelers pourrait bien déterminer le dernier spot en
playoffs de l'AFC.
Les
Giants et les Ravens s'affrontent dans un match qui ne sera sans
doute pas une preview du prochain Super Bowl.
Enfin,
les Niners se rendent chez les Seahawks. Mwouais...
Bonne
nouvelle : les matchs du lundi, c'est fini...
COACHING
POINT
J'ai
eu une demande la semaine dernière pour un coaching point, mais
comme il s'agit une nouvelle fois d'expliquer des situations
défensives avec lesquelles je suis relativement peu à l'aise, j'ai
décidé cette fois de vous parler de l'attaque dans les moments
cruciaux d'un match : le Two Minute Drill (TMD).
Quand
affronte-t-on ce genre de situations ? Dans les deux dernières
minutes de chaque mi-temps, ou au moins dans les deux dernières
minutes de la première (en effet, quand on mène largement au score
en fin de rencontre, il n'est nul besoin d'avoir recours à une
attaque accélérée). Le TMD se déroule généralement sous la
procédure du no-huddle : l'attaque ne se réunit pas avant la
mise au jeu.
L'objectif
est bien évidemment de marquer des points rapidement, pour gagner le
'momentum' avant la mi-temps, revenir au score ou prendre l'avantage.
En fin de match, il s'agit de recoller ou de passer devant, tout au
moins d'arriver très rapidement à distance pour tenter un dernier
field goal, si le score le permet.
Le
TMD est pratiqué à l'entraînement. Basiquement, il n'y a qu'une
seule unité offensive qui la travaille. Pourquoi ? Parce que
les onze joueurs doivent connaître les plays, les signaux du QB, et
la mise en place générale de ce type d'attaque accélérée,
notamment la gestion du temps. Idem pour les protections de passe.
Deux ou trois protections standard sont employées, pour que la ligne
sache quoi faire de manière relativement automatique. Le QB peut
appeler la protection qu'il souhaite à chaque play.
Le
TMD peut ressembler un peu au système d'audibles que nous avons
analysé la semaine passée, d'ailleurs, avec des calls qui sont
souvent assez proches de ce système, notamment chez les
universitaires (c'est parfois totalement différent chez les pros,
puisque seul un groupe de joueurs le connaît, ce système).
En
général, le TMD ne met en place que deux formations, souvent avec
au moins trois receveurs.
C'est
par exemple le cas dans notre premier exemple vidéo, avec un maître
dans la discipline : Peyton
Manning.
Le
TMD est déclenché par le quarterback ou par le coach depuis le bord
du terrain. Il y a un signal convenu qui indique à l'attaque que le
TMD se met en route. Ce signal peut être à peu près n'importe
quoi... Même le nom du chien du coach... Certaines équipes
universitaires commencent le TMD sur le signal 'Mayday'. Ouais...
Exactement le même signal que celui que donne un avion en détresse,
c'est tout dire... Bon, quand les Jets le font, si Sancheisse
appellait 'Mayday', les mecs se retourneraient sans doute sur lui en
lui disant qu'ils le savent bien, qu'il est en perdition...
À
chaque mise au jeu, l'attaque s'installe dans le même dispositif. Il
n'y a qu'un seul joueur qui est susceptible de se mettre en mouvement
avant le snap, le joueur qui occupe le slot. Il s'aligne entre le TE
et le receveur 'flanker' pour donner un look 'trips' (trois receveurs
d'un côté) ou du côté du receveur 'split end' à gauche pour
donner un look 'doubles' (deux receveurs de chaque côté). C'est le
QB qui donne le signal au slot receiver de son positionnement. À
noter qu'on n'utilise aucun système de fausses audibles, pour ne pas
perturber l'enchaînement.
Tout
cela est fait pour éviter trop de mouvement qui ralentirait la mise
au jeu du ballon, et pour empêcher toute confusion de placement chez
les receveurs. Il y a également un signal pour une mise au jeu avant
un 'spike' (le QB jette le ballon au sol pour arrêter l'horloge dès
que le ballon lui est transmis), qui peut être 'kill' ou 'spike' ou
n'importe quoi d'autre. En général, quand le signal est donné,
l'équipe se remet strictement dans la même formation que sur le
play précédent, pour éviter absolument de prendre un flag pour
formation illégale.
Le
nombre de plays à appeler dans un TMD est relativement limité. Ce
sont souvent une quinzaine ou une vingtaine de plays qui composent le
set. Un ou deux 'screens', une ou deux courses (par exemple une
inside zone et une 'draw' en fonction de ce que donne le début de
séquence), et donc entre 10 et 16 passes, qui sont adaptées dans
leur diversité à chaque situation de down et de distance. Il y a
même la bonne vieille 'hail mary' ('ave maria', pour les
francophones) pour les cas désespérés, ou en tout cas des passes
très longues dans une situation de 'last play'.
Le
système de passes longues est souvent joué sur les trips, ou en
tout cas avec un 'overload' (on envoie un maximum de joueurs sur un
seul côté du terrain), et parfois avec un 'bootleg' ou un 'rollout'
du QB qui quitte volontairement sa poche pour aller se placer du côté
du terrain où les receveurs vont se trouver).
Les
joueurs doivent toujours être au point au niveau du down et de
l'horloge. Si le play précédent arrête l'horloge, ou si un temps
mort est appelé, on peut revenir au huddle, et appeler
tranquillement une passe. En général, s'il y a eu une pénalité
appelée contre l'attaque, ou que les arbitres mesurent la distance,
l'attaque revient en général sur du no-huddle, pour tenter de se
relancer et de garder la défense 'on its heels' ('sur ses talons',
littéralement).
Un
TMD bien au point peut aussi se mettre en place à un moment du
match, comme ça, simplement en tant que 'changement de vitesse' de
l'attaque, pour déstabiliser la défense.
Le
plus important dans le TMD est bien évidemment le quarterback,
puisque c'est par lui que tout commence et tout finit, comme souvent
dans ce jeu (oui, amis aimant la défense, vous avez le droit de
vomir, les sacs à vomi sont à votre disposition sous vos sièges).
Le
QB doit être coaché particulièrement pour bien maîtriser le TMD,
surtout dans les niveaux inférieurs (du lycée aux universitaires,
un QB pro est censé maîtriser le truc, même si les rookies ont
souvent besoin d'une mise au point). En général ce coaching
particulier du QB, au-delà de la liste de plays et de protections,
doit reposer sur les points suivants (au travers de discussions
avec le QB ou de démonstrations vidéos, de manière à ce que le QB
soit bien imprégné du TMD) :
- En général :
- Connaître absolument la situation de l'équipe en termes de temps morts.
- S'assurer que le reste de l'équipe a bien compris qu'on entre dans le TMD
- Connaître parfaitement les règles sur ce qui fait ou pas s'arrêter l'horloge.
- Savoir si l'équipe doit chercher un TD absolument ou peut se contenter d'un field goal.
- Connaître la situation en termes de downs, et de distance à parcourir.
- Dès que c'est possible, revenir dans le huddle (ie quand l'horloge est arrêtée).
- Savoir quand appeler un temps mort.
- Savoir quand il faut balancer le ballon hors du terrain ou faire un spike.
- Ne jamais, jamais foirer sur un 4° down.
- Eviter à tout prix de prendre un sack dans un TMD.
- Se concentrer sur le huddle quand on peut y revenir, et ne pas aller causer avec les arbitres, laisser ça au capitaine 'remplaçant'.
- Connaître ce qu'il faut appeler dans une situation de 'last play'.
- Situations de fin de match avec un score à rattraper
- Savoir ce qu'il reste comme temps morts.
- Savoir si on veut un TD ou un FG.
- Si on veut un FG, il faut savoir à quelle distance le kicker est dans sa zone de capacité.
- Si on veut un FG, il faut savoir combien de temps l'équipe spéciale va prendre pour se mettre en place et exécuter le play, si l'horloge tourne et que l'équipe n'a plus de temps morts.
- Si on veut un FG, et qu'on a un temps mort, on peut descendre l'horloge jusque 5 secondes environ.
- Aussi, si on a le ballon, qu'on est à une distance acceptable pour le kicker, il faut savoir ne pas prendre de risque et tuer l'horloge (kill the ball).
- Les temps morts :
- S'il en reste 3, on utilise en général le premier très vite pour arrêter l'horloge, ce qui permet de venir dans le huddle (et donc d'utiliser les audibles traditionnelles).
- S'il en reste 2, il faut savoir si on a plus besoin du play ou du temps mort...
- S'il reste 20 secondes et qu'on est sur une 1st and 10, on joue (on a besoin du play).
- S'il reste 20 secondes et qu'on est sur une 3rd and more than a few, on appelle le temps mort (on a besoin du temps).
- S'il reste un temps mort, on n'appelle pas de TO avant les 15 dernières secondes.
- S'il n'en reste plus, on ne fait pas de spike tant qu'on peut sortir le ballon en se donnant la possibilité d'avoir encore 7 secondes (en fonction du down) pour une toute dernière tentative.
La
gestion de ces aspects doit devenir totalement automatique, robotisée
presque, pour le QB, pour que l'équipe conserve une chance, et pour
éviter toute panique. Chaque seconde perdue à se demander ce qu'on
va faire est une opportunité de moins de revenir ou de passer
devant.
En
résumé, un TMD bien au point repose sur la communication des plays,
les automatismes (protection, alignements), et la gestion de
l'horloge. Si vous parvenez à fonctionner correctement sur ces trois
aspects, vous avez de belles chance d'avoir une attaque efficace en
TMD.
Allez,
un dernier exemple pour finir. Et pour vous prouver que je ne suis
pas seulement un bon gros blogueur moqueur : Joe
Flacco dans ses œuvres. Et sans interception...
CHEERLEADERS
Bon, ça ira pour aujourd'hui, alors...
Plusieurs matchs intéressants en ce week 15, ça change !!!
RépondreSupprimerDenver qui explose Baltimore (le 4è QT ne compte pas, la messe était déjà dite). L'équipe sera très difficile à battre en playoffs avec une bonne intensité des deux cotés du terrain.
Les Patriots qui m'ont énervé. Sur-dominé en première mi-temps. Réussissant un come back de 28 pts pour finir sur des erreurs grossières en special team notamment (dommage !!!)
Les Texans qui redonnent confiance à leurs fans mais seront sans doute juste en playoffs. Quand le front 7 met la pression sur le qb adverse la secondary est tranquille mais...pas sur que ça passe en playoffs.
Et Green Bay qui se met en difficulté tout seul. Menant 21-10 à environ 7 minutes de la fin, ils jouent un trick play sur retour de punt. Inutile !!! Résultat : 21-13 ou comment perdre un match que l'on a en main bêtement. Mais ce n'était que Cutler en face, safe !!
Sinon pour le coaching point, il serait intéressant de faire un point sur la OL et ses assignations. Par exemple zone blocking scheme, man blocking scheme pour la course et les différentes pass protection. D'ailleurs le coaching point de la semaine dernière sur les audibles était très bon et dans le même registre, on peut en voir une illustration sur le playbook des Patriots 2003 (une partie en fait) qui traine sur Internet.
Voilà c'est tout et c'est déjà trop pour un commentaire mais c'est toujours aussi bon de lire ton blog !!
Si je peux me permettre deux petites remarques :
RépondreSupprimer1) Maintenant que le college report est fini, je verrais bien le coaching point dans un article à part le lundi. Ca permettrais de répartir la lecture sur la semaine. C'est pas que les grands articles ne me plaisent pas, c'est surtout qu'au boulot quand c'est trop long ça le fait pas (that's not what she said).
2) Je suis pas d'accord sur le fait que continuer à marquer des points quand on gagne par +10, 20, 30 ou même 100 points soit un manque de sportivité (et évidemment je suis supporter des seahawks mais même si c'était Seattle qui s'était pris une branlée j'aurais tenu le même raisonnement).
En ce qui concerne je trouve que le manque de sportivité réside justement dans le fait de bacler son match. C'est prendre son adversaire de haut. Et puis quelle est la conduite à avoir ? Quand Brady punt l'année dernière contre les Broncos en série, ça provoque une bagarre...
Au tennis quand Federer explose n'importe quel pequin sorti des qualifs 6-0 6-0 on dit pas que ça manque de sportivité, non ? Et est ce que le PSG doit s'arrêter de marquer quand il gagne déjà 3-0 ? Après il y a la manière de le faire. Ok, le fake de punt était peut être de trop. Bref je crois que Casa l'avait bien mieux expliqué dans un de ses points. Après, CE N'EST QUE MON AVIS.
Et puisqu'on arrive à la fin de l'année, c'est pour moi l'occasion de vous remercier pour ce blog, juste excellent ! Love the verchain style (et Kate Upton aussi).
Merci.
RépondreSupprimerPour le coaching sur les ol, j'essaie de faire ça mardi prochain, ce sera court, mais ce sera noel, et c'est l'intention qui compte...
Publier le lundi, c'est un peu compliqué pour moi en ce moment... et mon graphiste n'a pas le temps de me préparer un nouveau header special pour le moment, je crois. Mais je garde l'idée au cas où il y aurait une prochaine saison de Verchain Inc...
Pour la sportivité, c'est un truc très important pour les américains... en lycée, on laisse courir la pendule quoi qu'il arrive quand il y a un trop grand ecart... Là, le fake punt est juste too much...