CONFERENCE CHAMPIONSHIPS
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VERCHAIN'S TAKES
Comme pour les semaines précédentes, une revue rapide, avec cinq observations pour chaque match, des deux finales de conférence, dernière étape avant le Superbowl...
Un Superbowl, donc, à l'occasion duquel nous sera offert un remake de la finale de 2008 entre les Patriots et les Giants. Ouf, pour mon anniversaire, nous voilà privés d'un Harbauwl 2, qui était pour moi le pire match de la saison régulière entre deux équipes en course pour les playoffs. Punt festival, non merci !
Baltimore Ravens at New England Patriots.
1) Vince Wilfork, Last Action Hero.
Un match aussi énorme que le postérieur du nose tackle des Patriots, utilisé un peu partout sur la ligne une nouvelle fois cette saison (End gauche dans la 3-4 de départ de l'équipe de Bellichick, a bougé un peu partout). Un énorme stop sur Ray Rice, repoussé derrière sa ligne sur une troisième et un. Et une pression constante sur la poche de Joe Flacco. Toujours, contre la passe comme contre la course, un cauchemar pour le pauvre Matt Birk, qui n'a jamais paru aussi vieux, usé et fatigué que sur ce match. 1 sack, trois tackles pour perte de terrain, un hit sur le QB... Les stats ne rendent pas l'impression visuelle laissée par Wilfork, celle d'une domination totale au point d'attaque, détruisant à lui tout seul la ligne des Ravens... Wilfork est le dernier rescapé en défense du dernier titre des Patriots. Ce n'est sans doute pas pour rien...
De toute façon, les Patriots avaient Amanda Lear de leur côté.
Tu peux pas test...
2) Talk the talk ? Check. Walk the Walk ? Think again !
Terrell Suggs aime bien causer. Se plaindre, aussi. Vous l'avez vu sur le terrain, ce dimanche ? Pour ma part, je ne l'ai vu qu'une seule fois, pour mettre une pression sur Brady. Allez, pour être honnête, il a franchi la barrière de son opposant direct une autre fois, pour mettre un peu de pression aussi. La ligne des Patriots n'a concédé qu'un seul sack, lorsque Nate Solder s'est laissé surprendre par Kruger, et a produit un de ses meilleurs efforts de la saison, au contraire des receveurs qui paraissaient totalement désynchronisés avec leur QB, qui 'réussit' à l'occasion de cette finale de l'AFC son plus mauvais match de la saison, à n'en pas douter.
So much aussi pour le 'mais filez le ballon à Ray Rice !'. En 21 tentatives, le petit coureur a été limité à 67 yards, soit 3.2 ypc... C'est sur, c'est la seule solution pour que les Ravens avancent... Think again. Le gameplan offensif m'est une nouvelle fois apparu bien poussif...
3) Et pourtant, Flacco sort son meilleur match de la saison ou presque.
Statistiquement, bien sur, avec 306 yards, deux TD et une seule interception. Flacco a souvent su exploiter la faiblesse de la secondary des Patriots (celle qui a pu laisser croire qu'un Dan Orlovsky avait progressé, il faut dire...) et se défaire de la pression commandée par le monstre qu'est Vince Wilfork, avec des prises d'espace vers l'extérieur de sa poche pour se donner du temps. Lorsqu'il n'y est pas parvenu, d'ailleurs, il s'est fait sacker (trois fois). Seulement deux ou trois passes lancées hors de portée de ses receveurs. Et deux belles passes de TD, plus une troisième passe qui aurait pu donner un TD si Lee Evans avait assuré le coup, sur laquelle Flacco met le ballon là où il faut, et fait mordre la secondary à sa rapide feinte de passe. Le corner des Patriots Sterling Moore, mangé sur le TD de Torrey Smith, parvenant à se refaire et à se remettre sur son receveur pour faire sauter le ballon... 7,2 yards par passe tentée, ce n'est pas un mauvais chiffre du tout. Cependant, ça manque toujours de 'tripes' dans la façon de l'aborder, ce jeu de passes, même si Ray Rice, enfin, n'a pas été sa cible première, ce qui nous change de nos bonnes vieilles habitudes...
4) Remarquez, Suggs et compagnie pourront encore jouer la carte du complot arbitral…
Voici donc le play qui fait couler un peu d'encre à Baltimore en ce moment.
Touchdown ? Mpffff. Non. Pour moi, Evans n'a pas un contrôle complet du ballon avant de se la faire 'arracher' par Moore. Certes, il pose les deux pieds dans l'endzone, et perd le ballon dans le mouvement. Pas de revue vidéo. Ce qui est sans doute le seul point qui va en faveur de la colère des fans des Ravens après ce match. Quoique, je demeure persuadé que l'arbitre n'aurait sans doute pas vu d'évidence d'erreur de jugement, indiscutablement, ce qui est la condition sine qua non pour qu'une décision sur le terrain soit modifiée.
Cela ne suffit cependant pas à expliquer l'impensable, la précipitation dont ont fait preuve les Ravens avant le field goal manqué en fin de rencontre par Cundiff. On aurait cru des poulets sans tête... Il fallait tenter le coup de pied... Ouais... Il restait un temps mort... Qui n'a pas été consommé... Il aurait pu donner un peu de temps, et éviter un snap assez douteux pour le coup... Le management de la pendule sur cette action, voilà ce que les Ravens peuvent vraiment regretter...
5) More evidence Bernard Pollard is a moron.
Pollard, statistiquement, sort le match le plus complet de son équipe, une équipe qui a réalisé quelque chose qu'on pensait impossible : priver Brady d'une seule petite passe de TD sur le match. Une équipe qui a intercepté deux fois Brady. Une équipe qui a suffisamment perturbé les Patriots pour les priver des habituels big plays par la passe (mais qui n'a pas empêché Brady de gagner des yards grâce à des tracés courts et sur l'intérieur)...
Pollard, pendant la semaine, s'était attaqué à Brady, à son côté 'pretty boy' qui énerve plein de monde (moi y compris). Brady a juste livré une démonstration de sa dureté, là, sur cette action... Juste après avoir pris un bon gros hit, clean, de Ray Lewis. Touchdown. Tough Guy Touchdown, moron !
New York Giants at San Francisco 49ers.
1) On aurait pu croire que nous allions assister à un nouveau match de 1950, Harbaugh-west style.
Du jeu de course, qui fonctionnait plutôt bien même si le plus gros gain à la course aura été pour 11 yards par Frank Gore (avant que Kendall Hunter ne vienne apporter un peu de variété au jeu de course). Et le big play occasionnel, bien aidé par des safeties des Giants complètement hors de position sur les deux actions de TD de Vernon Davis, presque aussi bon que contre les Saints. L'impression donnée restait toutefois celle de Niners à l'ancienne, cherchant à gagner un peu de terrain pour positionner correctement David Akers, qui n'aura finalement eu qu'une seule opportunité de marquer trois points, opportunité convertie. Grosse défense, et envie de gagner du terrain et du temps. Pourtant, une nouvelle fois, une attaque globalement mollassonne. Le big play de Davis pour son TD de 70 yards sonnait comme une aberration.
Les punts s'enchaînaient, des deux côtés, avec un total de 22 punts sur la rencontre. Aucun spectacle offensif. D'habitude, San Francisco ne perd pas ce genre de matchs. Atroce à regarder, les Giants n'étant pas beaucoup plus inspirés. Pourtant...
2) Une merveille statistique, ces Niners, en défense…
Il est vrai que la défense des Niners a une nouvelle fois éteint la lumière, mettant énormément de pression sur Eli Manning, et empêchant les Giants de courir. Les Giants ont eu beaucoup plus de temps de possession que les Niners, sans parvenir à construire de gros drives. Si l'on excepte les nombreuses connections entre Manning et Victor Cruz, qui ira donc porter son petit pas de danse sur la pelouse d'Indianapolis (10 réceptions pour 142 yards), pas grand chose qui fonctionnait...
Seulement 3.9 yards laissés en moyenne par mise au jeu aux Giants (et limitant la course à 3,3 ypc) , Eli Manning prenant le snap 58 fois pour lancer, ne convertissant qu'un peu plus de la moitié de ses tentatives et se faisant sacker 6 fois. La ligne a tenté de contenir les Smith (Aldon et Justin qui ont tout de même produit un sack chacun), laissant de l'espace à McDonald (2,5 sacks)... Mais sans tenir les Giants hors de l'endzone, Eli trouvant Manningham et le TE Pascoe pour deux TD...
3) Les Giants, pourtant, on produit les big plays qui comptent.
Les Niners, non. Une seule transformation de troisième tentative sur 13. Atroce, comme l'est trop souvent cette attaque des Niners. Les Giants ont sur capitaliser sur les deux pertes de balle du returner remplaçant Kyle Williams, profitant de la seconde pour inscrire les trois points décisifs, en prolongation, qui envoient donc Big Blue au Big Game. Autant le premier fumble de Williams est du à son indécision et à une pauvre gestion technique, autant le second fumble en prolongation, est à mettre au crédit de l'unité de couverture des Giants. Big Play, baby.
Que les Niners soient battus sur un field goal est à la fois ironique et savoureux. Mais Eli a su exploiter la grosse faiblesse des Niners, la couverture défensive, là où Carlos Rogers a été battu toute la sainte journée par les receveurs des Giants. La secondary des 49ers n'a pas forcé d'interception d'Eli. Et quand le petit Manning ne perd pas le ballon, ses Giants ne perdent pas.
4) Et Ted Ginn a encore fait perdre un match à son équipe…
Allez, laissez moi donc le petit plaisir de m'en prendre encore une fois à Ted Ginn... Non, Ginn n'a pas joué ce match. Son corps en verroterie qui fait encore des siennes, privant les Niners de leur returner attitré, pour laisser la place au tragique destin de Kyle Williams et de ses deux fumbles...
Remarquez, ce n'est pas comme si quelqu'un s'était levé pour apporter depuis la position de receveur, non plus... Alex Smith n'a lancé que 9 fois en 26 passes tentées vers ses receveurs, n'en complétant qu'une seule pour Michael Crabtree, d'ailleurs. Manning, de son côté, en a lancé 34 vers ses receveurs. À trop se reposer sur Davis et Delanie Walker qui faisait son retour...
Non, ceci n'est pas une photo de la saison dernière...
5) Eli, clutch player.
Il paraît que les grands joueurs sortent le grand jeu dans les gros matchs. Comment ne pas penser que le petit Manning, qui est maintenant à soixante minutes d'avoir deux fois plus de titres de champion que son grand frère, à l'endroit même où Peyton a bâti sa légende, n'est pas un grand joueur lorsque ça compte vraiment, lorsqu'il faut mettre ses tripes ou une autre partie de son individu sur le terrain ? Eli n'est pas un monstre statistique comme un Rodgers, un Brady ou un Brees, mais force est de constater que quand ça compte, il est là. C'est furieusement 2008, tiens. Eli qui prend ses responsabilités. Et délivre une performance à la fois solide et impressionnante dans sa composition, au-delà des stats. Parce qu'Eli a pris la pression, toute la partie durant, et s'est toujours repris, depuis sa poche, pour finir par trouver ses receveurs en passant outre la pression, sachant se défaire du ballon quand il le fallait, et n'étant sacké que lorsque la vague rouge déferlait sans pouvoir être contenue.
Je me suis assez moqué de 'Eli = Elite' pour ne pas tirer aujourd'hui mon chapeau au type qui a porté son équipe cette saison.
NEXT WEEK (ON TV)
Ya le cirque du Pro Bowl, la semaine prochaine. Ce sera sans moi, bien sur, comme tous les ans. Je ne commente déjà pas la présaison, ce n'est pas pour me lever pour regarder un match dont les joueurs eux-mêmes n'ont pas grand chose à faire.
Rendez-vous donc dans deux semaines, pour des Takes consacrées au Superbowl, dans leur formulation actuelle, une revue en cinq points des faits marquants de la rencontre.
Vivement le 6 février, qu'on puisse se pencher sur l'intersaison, qui est à bien des égards parfois plus passionnante que la saison en elle-même, puisque c'est une époque lors de laquelle tout est encore possible pour tout le monde. Ou presque.
CHEERLEADERS :
'Til next time, take care of yourself, and each other...